La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 345 1 09 (f0 1 v) On attend ici PiementeP qui revient de son ambassade d' Allemagne�. On luy prepare son logement au Bois de Vincennes. Et mardi prochein le Roy dancera son grand balet devant luy pour la derniere foi s'. Les bruits de ville sont qu'il vient pour conclurre une trefve entre les deux courones, mais la verité, est qu ' i l ne fait que passer, et que Son Eminence le veut regaler, pour reconoistre les obl igations qu ' il a à ce Ministre espagnol pour les passeports qu' il luy fit venir de Flandre, et d' Espagne, lorsqu ' elle estait à Bone6. (f°2r) Le comte de Ligne-Ville7 general des trouppes loneines a depeché un courrier en cette Cour, et offre sa persane, et son armée à l a courone, moienant qu ' on restitue au Duc de Lorrei ne8 toutes les places de son duché, excepté Nancy, et qu ' on l uy donne, en son particulier, cent mille escus contant, et un baston de mareschal de France. Le courrier ne sejourna que ' Don Alonzo Pimente) de Herreras y Quiniones. comte de Benavente ( 1 609- 1 670). En 1 652. il avait été nommé ambassadeur extraordinaire du roi Phi lippe IV d' Espagne en Suède, auprès de la reine Christine et bientôt. le brnit s'était répandu d'une idylle entre la souveraine et l 'ambassadeur; Pimente! eut une influence considérable sur Christine et l"un des aspects de sa mission d'ambassadeur concernait la conversion de la reine (V. YON DER HEYDEN RYNSCH, op. cit . . p. 65 et passim). En 1 654. il arriva à Paris vers la moitié du mois de juin et il fut reçu avec générosité par Mazarin, qui avait été son hôte l ors de son e x i l en Allemagne. Cf. Mu:e Historique, t. !, p. 508. ' Bai lly se trompe ici en affirmant que Pimente] se trouvait en Allemagne. À propos de son arrivée à Pari s, la Muze Historique relate l ' accueil chaleureux que le Cardinal fit au diplomate espagnol au Palais Mazarin. ' En effet. le ballet des Noces de Pelée el de Thélis fut représenté pour la dernière fois le quatre mai 1 654. Sur ce ballet. cf. gaz. 344. n. 1 2 . '' La Muze His1orique écrit à c e propos: ''Vers les bords du Rhin, / Quand par des projets ridicules / On exila ce fameux Jules. / Ledit genereux Pimente! / Le fétoya dans son hostel, / Bu t avec luy dans mesme tasse, / Le consola dans sa disgrace, / Et blama la rigueur du sort / Qui le persecuta si fort ( . . . r· (t. L p. 508 ). ' Philippe-Emmanuel de Lign iville, comte du Saint-Empire, de Tumejus. lieutenant et maréchal de camp, général de l'artillerie lorraine. puis généralissime des armées de Charles IV de Lorraine (Dier. Nohl. , t. Xll, col. 1 35-36). En réalité, ce fut Mazarin qui offrit au comte de Lignivi lle u ne somme considérable (quatre mille écus de pension) avec la possession de ses biens en Lorraine et Je commandement de ses troupes, pourvu qu' i l passe du côté de la France. Toutefois. Ligniville resta fidèle au parti espagnol. Cf. Lettres du ca1di11al Ma-;.orin (. . . ). cil., t. VI, pp. 28-29 ( lett. XCV du 8 mars 1 654) et p. 1 73 (lett. CX.Xlll du 9 j uin 1 654) ; Mémoires de Mo111g/a1. cit . . p. 209. " B ai l ly se réfère ici au duc François de Lorraine, qui devait venir d ' Al lemagne pour commander l ' armée de son frère.
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