La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 34 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654- 1655 li m' a donc dit, Madame, q u ' il n ' attendait que le retour de Madame sa femme' pour essaier de se retablir, mieux que j amais, dans l ' honeur de vos bones graces4, et qu' aprés cela, il ne les voulait / (f02v) plus perdre, et qu' à l ' avenir i l voulait soigneusement travailler à vous faire payer ce qui vous sera deu, quand mesme i l devrai t couper la bource à Monsieur le S ur intendan t son frere-', ce sont ses propres termes . Il a adjouté que M . l e mareschal de G [rancey] vou s doit donner 60 .m livres6, et qu ' i l vous les retient i nj ustement. Je l uy ai fait, Madame, une relation succinte, mais vigourueusement, des obligations qu' il avoit à Y.A.R. et comme elle seule fut constante à le proteger, et à le conserver dans son ambassade lorsqu'on vou lait luy donner pour successeur M. de Bordeaux7, et que j ' avais veu les lettres efficaces que vous aviés escrittes à Paris pour cela. I l en est demeuré d' accord, et qu ' il n ' eut en cette fascheuse rencontre d' autre esperance que -' Par la correspondance de l ' abbé Amoretti conservée aux Archives turinoises (Lettere Ministri - Francia, m. 6 1 , fasc. 6). on apprend que le départ de l ' ambassadrice Servient pour le Piémont avait eu lieu le 5 juin ("La signora ambasciatrice di Servient è partita [da Parigi] alla volta del Piemonte", lett. 1 5/2, f' 2r). ' L' ambassadeur de France faisait encore allusion à la question du cantonnement des troupes, qui avait causé parmi d'autres problèmes l a disgrâce de Servient auprès de la duchesse. ' Abel Servient. " Amoretti avait négocié que la France donnerait à M.R. la somme de soixante mille l ivres comme acompte sur sa pension. et quinze mille l ivres pour l'entretien des troupes françaises dans les territoires du duché; c'est peut-être à la première de ces sommes d'argent que Bailly fait allusion ici, car effectivement le paiement n ' avait pas encore été effectué au mois de septembre 1 654. En outre, à propos du maréchal de Grancey, l ' agent savoisien Vincenzo Berrà écrivait à la duchesse vers les mois de septembre-octobre 1 654; il relatait le contenu d'une conversation eue avec le nonce Niccolà di Bagno à propos de la question du logement des troupes, puis i l rapportait un bruit selon lequel Grancey aurait été arrêté en France pour avoir reçu de l'argent des ennemis (A.S.T., Leuere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 3, lett. du 2 septembre 1 654). Quelques semaines plus tard, Berrà affirmait que l 'ambassadeur Servient et Quincey avaient écrit en France contre Grancey, mais qu'en réalité "sebbene [Grancey et ses accusateurs] mostrano di essere contrarii et discordi, sono perà bene uniti et con l ' i nteligenza del sopra i ntendente Servien, queli hanno pretensione di salvare il Delfinato loro patria [en n ' y faisant pas loger les troupes] per prezzo di grosse somme da partagiarsi tra loro ( . . . )". (A.S .T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 3, lett. du 23 octobre 1 654). ' Antoine de Bordeaux, cf. gaz. 343, n. 12. En effet, dans l a lettre 302 de l a correspondance de Bailly, Antoine de Bordeaux est mentionné comme celui "qu'on destinoit autresfois pour le Piemont" ( Corr. IV, p. 23 1 ) et il fut effectivement au Piémont en 1 65 1 . À cette époque là (juillet 1 65 1 ) , le sort d ' Ennemond Servient comme ambassadeur de France était l ié à celui de son frère Abel, qui avait été disgracié avec Hugues de Lionne et Le Tellier (cf. à ce propos l a Corr. III, pp. 24 1 , 297).
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