La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 353 Lettre 353 A.S .T. , Lettere Ministri - Francia, m. 64, fasc. 4, n . 1 4/2 Destinataire : Lieu et date : Ane. ldent�f : Support : Autres mentions : Madame la duchesse de Savoie s . l .s.d. [Piémont ou Savoie, été 1 654] 1 5 1 1 bifeuillet, 1 70 x 226 mm (f0 1 v blanc) / 1 39 Pui squ ' on aproprie l ' odeur aux vertus, on peut bien musquer les choses saintes, et qui aident l a pieté. V.A.R. qui est toute parfumée des premieres / (f02r) ne rejettera pas s ' il luy plaist l ' ambre des autres et qu ' elle trouve dans cette petite boete. C' est une persone sainte, Madame, qui ! ' a faite et tout ce qui est dedans, et que je prens la hardiesse de luy presenter comme un bien qui luy apartient en propre par le raport qu' i l y a de ces douceurs sacrées au comble de celles que V.A.R. possede si advantageusement, et qui luy gagnent tous les coeurs. Il y a indulgence et dans les pastil l es 1 p liées chacune dans un papier particulier, et dans les Agnus sucrés2, et pour les gagner, Madame, il faut ' Une pastille était une "composition seche qui rend une bonne odeur, lorsqu'on en brûle dans des cassolettes pour ôter le mauvais air d'une chambre, ou pour la parfumer. ( . . . ) li y entre des resines odorantes mêlées avec des bois ou des drogues pulverisées et incorporées avec des mucilages de gomme tragacante" (FURETIÈRE, op. cit. , t. II, p. 249) . Ces pastilles étaient appelées aussi 'oyselets de Chypre' et B ailly, qui ne perdait aucune occasion pour flatter la duchesse, dut choisir ce cadeau parce qu'il représentait une subtile allusion au titre de reine de Chypre porté par Christine de Savoie. Sur l ' ambition de la Maison de Savoie au 'traitement royal' et sa revendication de la possession du Règne de Chypre, cf. R. ÜRESKO, The House ofSavoy in Searchfor a Royal Crown in the Seventeenth Century, dans Royal and Republican Sovereignty in Early Modern Europe, edited by R . ÜRESKO, G. C. GIBBS AND H. M. Scorr, Cambridge, University Press, 1 997, pp. 272-350. 2 L'agnus dei était une petite pièce d'étoffe brodée en forme triangulaire, dans laquelle se trouvait enfermée une relique, une image ou, comme dans ce cas, de la pâte bénite que seuls les Feuillants avaient le droit de pétrir. FURETIÈRE, (op. cit. , t. I, p. 33) ajoute que les agnus dei étaient le plus beau présent des religieux.

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