La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazelle 35 7 1 49 J' en prendray tout le soin que je dois. Cependant, Madame, son soulagement parti culier, et le bien de vos affaires demanderaient ici Monsieur l ' abbé Amoreti1, ou quelque persane de cette force, et conue en cette Cour. On ne parle ici que du mariage du Roy avec nostre incomparable Princesse4• Chacun m'en felici te, et j ' en suis si enflé, que / (f02r) l ' on me prendroit pour un hydropique. Le Roy devant que partir de Pari s' loua hau tement l e portrait de cette Princesse, et dit franchement qu ' il ne feroit point de difficulté de l ' epouser. Je prie Dieu que la chose soit aussi aisée, et heureuse que je la souhaite. Madame la duchesse d'Aiguillon r' entre en faveur, pour le mariage qui se doit faire de Mademoi selle de Richelieu sa niepce" avec Monsieur Mancini7. Pour se vanger de ses nepveux8, et de l eurs alliances, elle fai t / (f02v) leur ' II était revenu dans le Piémont à la fin du mois d'août. cf. gaz. 339, n. 1 7. ' C' est-à-dire du mariage de l a princesse Marguerite de Savoie avec Loui s XIV. Depuis quelque temps déjà, Bailly espérait que Marguerite-Yolande de Savoie (l635- 1 663), fille cadette de Christine de France et du feu duc Victor-Amédée, devienne la reine de France; effectivement. en 1 658, l ' on arriva à la formulation d' une vraie proposition de mariage de la part de Louis X I V. mais i l ne s ' agissait que d' une ruse de Mazarin pour pousser Phi lippe IV d'Espagne à offrir la main de sa fille. La rencontre de Lyon, qui eut l ieu au mois de novembre 1 658, entre le roi de France et Marguerite, ne fut qu' une comédie. À partir de la seconde moitié de 1 654, les correspondances des agents de Savoie à Paris sont remplies des nouvelles concernant les pourparlers pour ce mariage. ' D'après l 'article de C. LEVANTAL, !ter Juventae Regis: les déplacemem.1· et les voyages de Louis XIV de 1 643 à 1661. " É tudes Bourboniennes" 8-9. l 998- 1 999, pp. 4-62, Louis XIV partit de Paris le 2 1 octobre pour se rendre à Chantilly et il rentra dans la capitale le 24. ' Marie-Marthe de Vignerot du Plessis-Richelieu. dite Mademoiselle de Richelieu: en réalité, elle mourut sans alliance en 1 665. Elle était la fille de François II de Vignerot du Plessis Richelieu. marquis de Pontcourlay, gouverneur du Havre et du Pays de Caux, général des Galères, mort en 1 646 et de Marie-Françoise de Guémaduc (morte en 1 674); ce fut sa soeur, Marie-Thérèse, dite Mademoiselle d' Agénois qui devint duchesse d' Aiguillon (Dict. Nobl. , t. XIX, col. 737). 7 Des bruits sur le mariage de Philippe Mancin i avec Marie-Catherine, fille de Pierre de Gondi duc de Retz et frère du Coadjuteur avaient couru en 1 652 et en 1 653, cf. Con: IV. p. 335, n. 1 1 et 1 2. Ph i l i ppe épousa Gabrielle-Diane de Thianges. n ièce de Madame de Montespan. Par contre , nous n ' avons pas trou vé de confirmation à la nouvelle des pourparlers pour l'alliance de Mademoiselle de Richelieu et le jeune Mancini. Il venait de recevoir le titre de colonel qui avait appartenu au duc de Joyeuse. mort depuis peu. 8 Les neveux de la duchesse d' Aiguillon dont i l est question étaient Jean-Baptiste-Amador de Yignerot du Plessis, marquis de Richelieu, qui avait épousé en 1 652 Mademoiselle de
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