La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 50 Correspondance d 'A. Bailly - 1654- 1 655 soeur sa principale heritiere, donne presentement à Monsieur Mancini le Havre de Grace, et luy promet aprés sa mort la duché d 'Aiguillon. Madame de Beauvais en tient. Madame la princesse de Conti est grosse9, et l ' on dit que Monsieur le duc d'Anjou en est amoureux. Le Roy doit venir demain 1 11, et Son Eminence tousjours fort i ncomodée de ses gouttes 1 1 , pour ne pas s' eloigner trop de S a Magesté a obtenu qu ' el l e logera au Chateau de Vincennes, où i l trouvera ses divertissements sans sortir de là. (j° 2v, marge gauche) M . de S ai nt e Croi x 1 2 a son abol i t i on see- Beauvais con tre le vouloir de sa tante et Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu et de Fronsac, qui s'était marié en 1 649 avec une dame d'honneur de la Reine, l u i aussi sans le consentement de sa tante. La Muz.e Historique commente la sortie du couvent de deux nièces de la duchesse d' Aiguillon en insinuant qu'elle l ' avait fait "pour frustrer ses deux neveux / De son ample et riche héritage / Pour avoir dans le mariage / Recherché leur contentement / Sans son sceu ne consentement" (t. I, p. 563, lett. 44 du 7 novembre 1 654). 9 Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti depuis le 22 février 1 654, était effectivement enceinte à cette époque-là; quant à la passion prétendue du duc d'Anjou pour Anne-Marie, J. Hillairet (op. cil., pp. 58-59) parle plutôt d'une passion du roi pour cette nièce de Mazarin. La princesse de Conti venait de partir pour le Languedoc, pour rejoindre son mari. '° Cf. note 5; le roi rentra effectivement le 24 octobre. " En effet, les dépêches des agents de Savoie à Paris rapportent toutes la nouvelle de l a maladie de Mazarin. " Nicolas Charpy de Sainte-Croix, qui se trouvait à Paris. au couvent des Théatins, après avoir été obligé de quitter la Savoie pour l'affaire du cantonnement des troupes (cf. bill. 336, n. 2 et passim). Charpy lui-même fit allusion à la lettre d' abolition de sa condamnation en France, dans un courrier qu'il envoya à la duchesse Christine (cf. R. MOMBELLO, op. cit., p. 236, lettre s.l.s.d. (mais postérieure au mois de mai 1 654): "Mes lettres sont scellées mais je ne les ai point voulu presenter parce qu'il y manque une petite clause que j ' y desire. S . E. assure par toutes ses lettres à M. le Garde des Sceaux que le Roy veut qu'on me contente et q u ' il est tres persuadé de mes services et de mon i nnocence."); toutefois, il dut attendre j usqu ' au mois de décembre 1 654 pour que l ' abolition l u i füt effectivement accordée; selon sa coutume, Charpy fit preuve d 'effronterie envers la duchesse, en lui annonçant dans une autre lettre (R. MOMBELLO, op. cil. , p. 239) que "le Roy aiant dit dans les lettres qu'il m ' a accordées qu'en toute ma vie il ne s'est rien trouvé de reprehensible, n'a pas cru de le pouvoir mieux authoriser qu'en ajoutant 1 'honneur que V.A.R. m' a fait de me recevoir à elle. ( . . . ) Le Roy ayant deffendu à mes juges de me condamner à aucune amende, parce que pour petite qu'elle eust esté, elle eut taché ma reputation, ilz m'ont obligé

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