La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 3515 1 57 Une persone qui se dit partiale de Y.A .R. m' a voul u asseurer, que Madame Marguerite / (f08v) a effectivement beaucoup de poil aux bras, et au visage, qu' elle l ' avait veu, que c'estoit la seule imperfection qu'on relevoit à present et qui pourroit degouter le Roy, que Y.A.R. y devoit prendre garde, et qu' i l y avoit cent remedes pour oster ce poi l . On tient aussi ici pour asseuré le mariage de S .A.R. avec une niepce 1 \ e t on dit qu ' un certain gentil-homme nommé, s i je ne me trompe, Toucheprés 1 1 " Le mariage d e Charles-Emmanuel I I avec J 'u n e des nièces d e Mazarin n ' avait, selon ['ambassadeur Aglié, aucun fondement réel et n'était qu' une manière de brouiller les pistes. D'après D. CARUTII, Storia della diplomazia della corte di Savoia. Torino, Tipografia F.lli Bocca, 1 875- 1 880, 4 vols, t. JI, pp. 537-38, la n ièce en question était Ortensia Mancini et le cardinal Mazarin offrit une somme considérable pour l'établissement de la dot. Toutefois, puisque ni la duchesse, ni le jeune duc n ' agréaient cette proposition, qu'ils considéraient presque offensante, la cour de Savoie se servit d ' un escamotage pour refuser la proposition sans blesser le puissant Ministre: on demanda donc en échange la restitution de Pignerol et la renonciation de la France à la protection de Genève. Mazarin comprit le sens de la demande et n' insista plus longtemps, mais il accusa indirectemelll le marquis de Pianesse d'avoir joué un rôle déterminant dans cette affaire et le fit éloigner de la cour. " Charles Mesnard de Toucheprés, fils d'Antoine Mesnard et d' Anne Leroux; sa tante, Augustine Leroux avait épousé le surintendant Abel Servient en 1 64 1 et cette alliance fut à l ' origine de la fortu ne de Toucheprés. D' abord au service du duc d' Enghien, puis capitaine des gardes du duc d' Elbeuf, il entra dans la fronde parlementaire, pour passer ensuite au service du duc de Roannez et au parti de la cour; ce fut probablement au cours d'un séjour que Mazarin fit en Poitou q u ' i l entra dans les bonnes-grâces du Cardinal, pour devenir ensuite l ' un de ses agents. I l vivait normalement en Poitou, mais en 1 654 il était à Paris et il accomplit plusieurs missions pour Mazarin : il accompagna le marquis de Pimente! , ambassadeur espagnol de Suède, dans son voyage à travers la France et en octobre, il accompli t une mission à la fois diplomatique et militaire dans l'ltalie du nord. Dans une lettre de Mazarin à Madame Royale (Lettere Ministri-Francia, m. 62, fasc, 1 ) datée de La Fère, 4 octobre 1 654 (confirmée par une lettre aux Surintendants publiée dans les Lettres du cardinal, ( . . . ), cit .. t. VI, p. 3 3 7 ) Mazarin dit effectivement que Toucheprés devait se rendre dans le Piémont, mais officiellement i l passait les monts pour des questions concernant l ' armée et particulièrement pour le cantonnement des troupes. C'est ce que rapporte également V. B errà (A.S .T. , Lettere Ministri - Francia. m. 62, fasc. 3 , lett. du 9 octobre 1 654). Le ms f.fr . 5 844, à la date du 17 octobre 1 654, rapporte la nouvelle suivante: "Le sr Toucheprés est allé porter, à ce q u ' on asseure, au Mareschal de Gransé la Commission d' ambassadeur extraordinaire à Rome ( . . . ) et en suitte doit aller prier les princes d'Italie de donner passage à 3000 chevaliers que le comte de Grancé doit conduire au Royaume de Naples" (f0 328). Il revint en France au début de janvier 1 655. Sur Toucheprés, cf. Je Dier. Nobl. , t. XII, col. 76 1 -62 et C. PINARD, op. cil., t. VI, pp. 356-57.
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