La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 58 Correspondance d 'A. Baill_v - 1654- 1 655 vous en est allé faire la proposition. Monsieur de Bâs 1 8, / (f09r) celuy que Son Eminence avoit envoié en Angleterre pour traiter conjointement avec M. de Bordeaux, et confident de cette Eminence me vint voir hier, et me tint bien deux heures. Il m ' a asseuré que ce mariage, je dis de la niepce, faisoit toute la passion de l a Cour secrete, et que Monsieur de Mercoeur19 l 'en avoi t entretenu longtemps avec une extreme chaleur. M . de Sa inte Fricque est revenu de B lois20• I l m ' a dit mi l le choses de Mademoisell e / (fû9v) assés curieuses. Je l ' ai prié de vous les escrire, et si je n ' estois confus de la longueur de ma gazette, et de l ' importunité que je luy donne, j e les adjouterois au reste de mes nouvelles de creinte qu ' i l ne dise pas tout. Ce sera par quelqu' autre ordinaire. Tout ce que je puis dire en gros, est, q u ' i l continüe de dire que c ' est la plus dangereuse fil l e qui fut jamais, que Monsieur le duc d'Orleans son pere, avoue luy mesme qu ' elle est emportée, et malitieuse, qu' elle s' est vantée / (f0 1 Or) que si e l l e estoit duchesse de Savoie, V.A.R. auroit congé le l endemain de son arrivée, et privée de tout pouvoir, et qu'enfin elle dobbe fort contre moy, qu' el l e appelle finet2 1 et emissaire de V.A.R.22. Ce Baron adjoute qu'il fut le premier qui luy donna la nouvelle que Saux21 avoit esté disgratié pour son extreme insolence, " Isaac de Baas, cf. gaz. 338, n. 26. 19 Louis de Bourbon-Vendôme, duc de Mercoeur, cf. gaz. 334, n. 44. "' Aucune lettre du baron de Sainte-Fricque ne nous est conservée pour le mois d' octobre 1 654. " Unjinet c ' est quelqu'un qui fait le rusé "et qu' il ne l 'est que mediocrement" (FURETIÈRE, op. cit., t. l, p. 6 1 6). " Même si l ' on parlait depuis des années d ' une alliance entre le duc de Savoie et la Grande Mademoiselle, on sait que la duchesse Ch1istine craignait le mauvais caractère de la fille de Gaston. Nous avons une confirmation des bruits concernant la possibilité du mariage de Mademoiselle de Montpensier avec le duc de Savoie à cette époque par les lettres d' Amoretti, qui en parle à plusieurs reprises, et surtout au cours de 1 655; voilà ce qu'il écrivait en mai 1 655 (A.S .T., Lettere Ministri - Francia, m . 63, lett. 2/2, f0 1 v ) : "La Principessa di Carignano mi ha detto ( . . . ) che S . Em. gli parlà di un certo frate agostiniano, il quale era venuto in Piemonte per parte di Mlle per trattare il matrimonio di lei con S.A.R., et che in cià V.A.R. vi prendesse guardia". '·1 Nicolas de Saulx, fils cadet de Henry de Saulx, marquis de Tavannes. Nommé chevalier de Malte en 1 639, il servit dans le Piémont, comme son père et mourut à Quiers en 1 659 (P. ANSELME, op. cit., t. VII, p. 255). Son frère, Jacques de Saulx, auteur de mémoires sur la Fronde des Princes, fut fidèle à Condé j usqu' en 1 653, puis il se retira dans sa terre de Langres et n'eut plus aucun commandement militaire (cf. ibid. et C. PrNARD, op. cit., t. IV, p. 1 07).
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