La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 360 1 67 hommes, s ' i l pouvait epouser une femme faite comme Mademoi sel l e Martinossi 1 1 • Pour la Manchin i 1 2 i l l a trouve; plus belle, plus / (f'5r) eveil l ée, plus allumée, et plus propre pour un mari français, que l ' autre", mais confidemment, i l m'a dit, que si V.A.R. prestoit j amais l ' orei lle à l a proposition de l ' a l li ance pretendue14, i l vous consei llerait plus l a Martinossi qui est toute bonne que l ' autre, qu' il estime hauteine, et entreprenante. Il est vray, qu' il m'a asseuré que la Mancini est toute puissante sur son oncle, qu ' e l l e l ' a si bien sceu 1 1 Sur Candale et les nièces de Mazarin, cf. gaz. 335, n. JO et 340, n. 7. 1� D'après ce que dit Bailly dans le cours de cette lettre, nous pensons qu'il ne parle pas d'Olimpia Mancini, mais de sa soeur Ortensia qui, d'après les jugements des contemporains, était plus jolie que ses soeurs aînées. Comme Bailly le remarque quelques lignes plus bas. Ortensia était celle des nièces de Mazarin que le Cardinal aimait davantage; en effet, ce fut elle qui hérita la fortune de son oncle et le titre de duchesse de Mazarin. AITivée en France au mois de mai 1 653 avec sa soeur Marie et sa mère, elle resta en Provence auprès de sa soeur Laura, duchesse de Mercoeur, jusqu ' en février 1 654. Les deux soeurs Mancini logèrent d'abord au château de Villeroy, puis à Corbeil et finalement, quinze jours avant le mariage de leur cousine Anne-Marie Martinozzi avec le Prince de Conti, elles arrivèrent à Paris et furent présentées au Roi et à la Reine. Mais à partir du mois de juin 1 654, Ortensia rejoignit sa soeur Marie au couvent des Visitandines du faubourg Saint-Jacques, où elle se trouvait depuis le I" avtil. Sur les deux nièces de Mazarin, en plus des ouvrages d'Y. SrNGER LECOCQ, La tribu mazarine, Paris, Perrin, 1 989, A. RENÉE, Les nièces de Mazarin. É tudes de moeurs et de caractère au XVII" siècle, Paris, Didot, 1 856, J. HILLAIRET, Les Mazarinetts ou les sept nièces de Mazarin, Paris, É ditions de Minuit, 1 976 cf. C. CARLIN, Les soeurs Mancini en Méditerranée, dans Les Méditerranées du XVII" siècle. Actes du Colloque du Centre International de Rencontres sur le XVII' siècle, Monopoli, 1 3- 1 5 avril 2000, ed. par G. Dotoli, Tübingen, G. Narr, 200 1 ("Biblio 1 7" 1 37), pp. 321 -35. 13 C'est-à-dire de Marie Mancini ( 1 639- 1 706), soeur aînée d'Ortensia. En 1 655, son oncle avait songé à la marier avec Armand-Jean de La Porte. grand-maître de l ' artillerie et fils du maréchal de La Meilleraye, mais celui-ci refusa le traité qui lui fut proposé, car il était amoureux d' Ortensia. Malgré les efforts pour la tenir éloignée de la vie de cour, en 1 658 Marie fit tomber amoureux d'elle le roi Louis XIV, qui eut une relation amoureuse de deux ans avec cette nièce de Mazarin. Cf. L. PEREY, Le roman du grand roi: Louis XIV et Marie Mancini d'après des lettres et des documents inédits, Paris, Calmann-Lévy, 1 894; lD., Une Princesse romaine au XVII'' siècle: Marie Mancini Colonna d 'après des documents inédits, Paris, Calmann-Lévy, 1 896; E. GOLDSMITH, Louis XIV. Marie Mancini et la politique de l'intimité royale, dans Ordre et contestation au temps des classiques, ed. R. DUCHÊNE et P. RONZEAUD, Tübingen, G. Narr, 1 992 ("Biblio 1 7" 73), 2 vols, t. l, pp. 235-53 . Les ouvrages de C. D U L O N G (Marie Mancini: la première passion de Louis XIV, Paris, Perrin, 1 994) et de F. MALLET-JORIS (Marie Mancini, le p remier amour de Louis XIV, Paris, Pygmalion/Gérard Watelet, l 998, repr. de l ' éd. 1 966) sont peu fiables. 1 ' À savoir, celle du duc Charles-Enrn1anuel II avec Ortensia Mancini, cf. gaz. 358, n. 1 6.
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