La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 74 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654- 1655 Ce douaire, Madame, pour l ' advertir de tout, sera de vingt mille livres de rente durant la vie de la veufve, presupposé que M. de / (f02v) Nemours vint à mourir. Et il y a bien de l ' apparence que son epouse future ne jouira j amais de ce douaire, si la nature fait j ustice, car la demoiselle est plus agée que le monsieur. V.A.R. ornée d' une singuliere prudence et adresse, verra ce qu' elle aura à faire, et quelle resolution elle devra prendre, sur une affaire faite, et que cent machines n ' ont pû renverser. On parle ici diversement de la défaite de Monsieur de Guise6, et dans l es obscurités des sentiments au moins, ce raion de l umiere paroi st, et fai t / (f03r) voir et dire que ce" second roman de ce Prince7 doit estre bien cher à la France, puisqu ' i l luy couste deux millions, et la mort de l ' un de ses plus braves chefs8, au moins Son Eminence y a gagné un baton de mareschal de France que le mort devoit avoir à son retour pour la recompense de ses livres nostres pour chacun an venant nostredit cousin à predeceder sans enfantz masles et venant à en laisser j usques à la somme de douze mille livres semblables, ( . . . ) declarant que ladicte permission par nous audict duc accordée de pouvoir hypothequer son appanage en la maniere susdicte est pour ceste fois tant seulement. Si mandons à ce fin et commandons expressement à nostre c hambre des comptes de Savoye, et autres noz magistratz et ministres q u ' i l appartiendra de veriffier, passer et intheriner la presente permission ( . . . ) nonobstant toutes lois , constitutions, edictz de messeigneurs nos predecesseurs ou autres"). '' L'expédition du duc de Guise dans le royaume de Naples avait le but de parvenir à la domination de cette région, qui était occupée par les Espagnols; les lettres du Cardinal montrent qu'une raison tout aussi importante pour cette action militaire avait été la volonté d' agir à Rome, à un moment où l'on pensait pouvoir i mposer l a nomination d ' un Pape favorable à l a France. (lettres du cardinal Mazarin ( . . . ), cit. , t. VI, p. 405 ) . La flotte rassemblée par le duc de Guise était partie du port de Toulon le 6 octobre. Mais cette entreprise se révéla tout de suite destinée à l ' échec, car d' abord le débarquement prévu à Reggio Calabria ne fut pas possible à cause des tempêtes qui s'abattirent en Méditerranée au cours de l 'automne 1 654; ensuite, après le débarquement à Castellamare, les tentatives de s'avancer dans le territoire italien n 'aboutirent à rien et le duc de Guise fut obligé de faire repartir ses navires vers la France à la fin de novembre. 7 Bailly se réfère à la première entreprise du duc de Guise à Naples, en 1 647, lorsqu' i l essaya de soulever la population contre les Espagnols; toutefois, il fut fait prisonnier et emmené en Espagne j usqu' en 1 65 1 . ' Au cours de cette expédition, Jacques de Rougé, marquis de Plessis-Bellière, fut blessé à mort. Il avait été chargé du commandement de la flotte avec le duc de Guise, dont le peu de talent militaire était bien connu.

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