La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 6 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654- 1655 gouvernement savoisien s' efforçait de faire passer son action militaire contre les Vaudois comme la répression d' une rébellion contre les ordres ducaux, les 'religionnaires' fondèrent leur défense sur l e fait qu' i l s ' agissait d' une persécution religieuse et i l s j ustifi aient les v i o lences auxquelles ils se livrèrent à leur tour en alléguant la nécessité de se défendre. Si les nations protestantes et les réformés français appuyèrent puissamment les Vaudois, la cour ne put compter que sur l e soutien de la Bavière et de l ' Axe, faute de l ' aide puissante de l ' Espagne qui, étant en guerre avec le duché, n ' intervint pas. Le Pape Alexandre VIII, sollicité à plusieurs reprises par Ie résident de Savoie à Rome, le comte Nomis, refusa lui aussi d' appuyer le duché, en raison de la délicatesse de la question . Finalement, la paix fut signée l e 1 8 août 1 655 après des négociations qui aboutirent à la Patente di gratia e perdono, dont les vingt articles furent publiés à Turin par l ' imprimeur officiel de la maison de Savoie, Sinibaldo1K. Ce doc ument, rédigé après des négociations qu i occupèrent p l us i eurs semaines et qu i furent dirigées par l ' ambas sadeur français à Turin, Ennemond Servient, octroyait une amnistie générale aux 'rebelles ' , qui se voyaient reconnaître la l iberté de culte dans les vallées ainsi que le droit de ne pas payer d' impôts pendant cinq ans et d' exercer le commerce; enfin, ils obtenaient l ' accès aux charges publiques. Cet épisode a un retentissement considérable dans les lettres envoyées par Bai l l y de j u i l l e t à septembre 1 65 5 ; l orsque les premières nouve l l es de l ' affaire parvi nrent en France, notre Barnabite se trouvait en Guyenne et dans le Béarn, pour s' acquitter de ses devoirs de Vi siteur Général de son Ordre. N ' étant pas i nformé de source savoisienne, et par surcroît étant éloigné de l a capitale, i l dut se contenter de jouer un rôle secondaire. I l ne parvint pas à convaincre la duchesse de l ' utilité de sa plume pour la défense de la cause ducale auprès de l ' opinion publique1'' et il rentra à Paris lorsque l ' affaire arrivait à sa conclusion, mais il ne manqua pas de faire jouer son influence sur le chancelier Séguier pour limiter la diffusion des libelles pro vaudois en France; en outre, i l prit contact avec un catholique hollandais pour faire entendre la voix des défenseurs du parti savoisien dans l es Provinces-Unies. " Le texte a été reproduit par E. BALMAS, op. cit., pp. 420-27. '" Il rédigea même l'introduction française à un texte qu' il avait prévu d'écrire en réponse aux accusations des libelles favorables aux Vaudois; ce court prologue a été transcrit en appendice à la lettre 386.
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