La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 80 Correspondance d 'A. Raillv - 1654- 1655 Un gazetier qui est fort partial pour la Cour, et qui envoie ses gazetes en bien des l i eux , a, par je ne sçay quelle i nspiration, mis dans sa derniere gazette, et qu ' on m' aporta aussitost, que V.A.R. avoit fait adverti r M. le Cardinal que Monseigneur avoit traité / (F2r) secretement, et à vostre insceu, avec Mademoiselle par des persones interposées, de mariage, et que vous vous y opposés formellement, et que pour rompre ce traité V.A.R. avoit au mesme temps demandé la fil l e aisnée du second l ic t de Monsieur le duc d' Orleans\ et que la Cour avoit agreé cette proposition. Monsieur le marqui s de Vardes n ' a pû attendre la reponce de V.A.R. , son zel e luy a fai t hazarder cette l ettre(', et il l uy demande pardon d ' une si prompte l i berté. Le bon Monsieur Tevenin7 qui fût à Thurin pour essaier de guerir V. A.R. et sa femme moururent / (f02v) tous deux ces jours passés, et ont laissé pour quatre cent mille francs de biens. " +du+: " +la chose se feroit+: ' / 'sur son : ' Sur les pourparlers pour ce mariage, cf. gaz. 358, n. 22. La Grande Mademoiselle en fait mention dans les pages de ses Mémoires consacrées à l'année 1 656: son jugement tranchant a déjà été relaté ("Je suis d' une qualité que je ne puis me marier sans que la cour y travaille", op. cit., p. 206). Elle ajoutait que "quelque passion que M. de Savoie témoigne pour cela, il ne fait aucune démarche sur ce sujet, et je ne suis pas d' une manière que la cour, quand j'y serois bien [elle était exilée à l 'époque], m'offrît. li ne me convient en aucune façon du monde de m'offrir moi-même, ni de faire aucune avance: et ce seroit d'en faire que de témoigner le désirer. Outre que tout cela seroit inutile, Madame de Savoie témoigne la derni ère frayeur de voir son fils marié avec une personne capable d'agir. dans la crainte qu'elle ne fit connaître à son fils qu'il est en âge d"agir et de gouverner ses Etats, et non pas de dire 'Plaît-il. maître' depuis le matin jusqu'au soir"). Le jugement de Mademoiselle est sévère, mais très réaliste. .1 11 s'agit de Marguerite-Louise d' Orléans ( 1 645- 1 7 1 2) : elle épousa en 1 66 1 Côme fI de Médicis, duc de Toscane. Celle qui épousera Charles-Emmanuel li de Savoie est Françoise­ Lorraine, deuxième fil le du duc d'Orléans avec Marguerite de Lorrai ne (L. MoRÉRJ, op. cit. , t. V, p. 3 1 0). • Cette lettre n ' est pas conservée aux Archives de l ' É tat de Turin. ' François Thevenin, chirurgien ordinaire du roi et fameux ocul iste, était mort à la fin de 1 654. Sa femme avait été atteinte d ' une maladie mortelle qui la fit mourir quelques jours avant son mari. Au cours de l 'année .1 649- 1 650, i l avait été interpellé lorsque la duchesse Christine fut atteinte d'une fistule à ] ' oeil.

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