La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 364 1 85 eu l' honeur de <lancer avec elle, en Piemont7, et qu'elle estoit admirablement droitte, et ferme dans son all ure. Madame la Princesse de Carignan dit à la Reyne fort adro itement, aprés toute s ces choses, pourquoy e l l e temoignoit tant de bonté pour cette Princesse en apparence, pu i sq u ' on l ' avoit asseurée, que Sa Magesté trai tait en Portugal secretement pour avoir l ' lnfante8• Voi c i Madame l a réponce qu ' el l e l uy fit, et que Madame d e Saint Martin m ' a raportée: "Ma cousine, cela n ' est / (f04r) point, cette Infante est une v i l aine qui se farde. Le Roy n ' en veut point, et ne trouve rien à son gré que la Princesse de Savoie." Le Mar[quis] de Gran [cey] aiant dit les choses que V.A.R. a sceues par le dernier ordinaire9, et Madame la princesse de Carignan en aiant apris tout le detai l, elle doba si horriblement sur Iuy, le pi lla avec tant de vigueur et de force, qu' il a fait reparation publ ique, s' estant hautement desdit devant Leurs Magestés, et faisant cent eloges à nostre Princesse. / (f04v) Monsieur Clement conseil ler de la Cour, et tout de la Reyne l uy parlant il y a trois jours de ce tableau, elle l uy dit mille biens, de la Princesse et qu ' enfin elle plaisait infiniment au Roy.<l Sur quoy i l m ' a dit ce mattin, qu ' i l luy repliqua que le mariage estoit donc à derny fait, et que la Reyne l uy temoigna d ' y avoir grande propension. I l adjouta qu'on I ' avoit asseuré qu'elle estoit ornée de toutes les vertus imaginables, et douée d' une douceur si singuliere, que Leurs Magestés ne sçauroient j amais mieux choisir, et que Dieu la leur reservoit pour les rendre heureuses. / (f0 Sr) Madame, V.A.R. me fera s ' i l l uy plaist la grace d' attribuer plus à 7 Toucheprés avait été au Piémont vers la fin de 1 654: apparemment. i l fut de nouveau en Italie au mois de mai 1 655 (cf. le ms. f.fr . 5844. F 432 v: "De Turin du 24 [avril 1 655], que le sieur Toucheprés doit faire la reveue des troupes ( . . . ) "' ) . 8 E n 1 652, l a France avait traité l e sujet du mariage possible de Louis X I V avec ! ' Infante de Portugal Marie. fille aînée du roi Jean IV, par l' intermédiaire de l'ambassadeur portugais Francesco Sousa Coutinho. Puisque !'Infante était morte en 1 653, à cette époque-là le roi de Portugal espérait marier sa cadette, Catherine, avec le roi de France. Comme on l ' a dit, Catherine de Ponugal épousa le roi d"AngleteJTe Charles TJ Stuan en 1 662. Cf. G. CLARETrA, op. cit. , t. 1, p. 73. 9 IJ ne nous est pas parvenu: d' après le contenu de cette lettre, la question dont il s·agissait dans le document perdu semble surtout liée à des appréciations du Maréchal de Grancey sur la princesse Marguerite.
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