La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Introduction 1 7 Si, en 1 655, la bataille pour l a défense de l' i mage du duché de Savoie en Europe fut combattue à travers les médias de l ' époque, celle pour la défense de ses territoires se joua bien plus concrètement sur le champ de bataille. Pour pall ier la campagne morne de J' été précédent"0, il fut décidé de livrer une attaque imposante contre les troupes espagnoles du marquis de Caracena, gouverneur de Mi lan. Puisque le duché de Modène était entré dans l ' orbite française, l ' armée française commandée par le prince Thomas de Carignan s' était j ointe aux troupes du duc de Savoie, commandées par le marquis Villa, et à celles du duc de Modène. Le choix de la ville qu' il conviendrait d' assiéger avait causé des discussions qui se poursu iv i rent pendant s i x jours; le duc de Modène était plutôt favorable à l ' attaque de l a v i l l e de Lod i , tand i s que le prince Thomas insistait pour Pavie. Finalement, le siège fut mis devant Pavie le 24 j uillet et huit jours plus tard, le 1 er août, la tranchée fut ouverte. Mais Je gouverneur de la place, Galeazzo Trotti, et Je marqu i s de Caracena, gouverneur de Milan, réussirent à défendre la ville tant grâce aux renforts qu ' ils avaient obtenus de Naples et à des levées de troupes faites en Allemagne, qu ' à cause des nombreuses fautes commises par les assiégeants. En particulier, la lenteur dans la réunion des tro i s armées, savoisienne, française et modenaise permit aux assiégés de renforcer leurs défenses, tandis que plusieurs erreurs dans la tactique militaire compromirent la réussite du siège; à cela i l faut ajouter le découragement des troupes franco-italiennes, qui fut la cause de beaucoup de désertion s . Quant aux Espagnols, i l s réussirent à couper l e s communications entre les assiégeants e t J e reste de l ' armée, ce qui obligea le prince Thomas et le duc de Modène à renoncer à l ' entreprise. Le siège de Pavie fut levé Je 1 3 septembre 1 655 dans des conditions qui avaient l ' air d' une fuite, plutôt que d' une retraite, car les armées franco­ italiennes, pour cacher leurs intentions jusqu' au dernier moment, attaquèrent la ville avec Jeurs canons la vei lle de leur départ, de telle sorte que les assiégés pensèrent qu ' il s'agi s sait de l ' assaut définiti f; en réalité, le 14 '"Les mouvements de l ' armée franco-piémontaise et les escarmouches avec les Espagnols peuvent être reconstruits en détail par la correspondance du maréchal de Grancey, qui malgré tout fut confirmé comme chef de l' armée française en 1 654. Cette correspondance a été transcrite par P. LAFIOSCA, Lettere inedite di Jacques Rouxel de Médavi, conte di Grancey ( 1653- 1654), Mémoire Université de Turin, Facoltà di Scienze Politiche, a.a. 1 999-2000.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=