La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
l 92 Corre.1po11da11ce d 'A. Baillv - 1654-1655 Madame de Nemours a eu de grosses paroles avec M. de Nemours son beau frere, j u sques à luy / (f0 2r) dire, qu ' aprés q u ' i l aurait osté le bien à ses niepces, il pourrait encore l eur aster la v ie avec le poison. Elle me vint voir, il est peu de jours, et me dit que le mariage de ce Prince avec Mademoiselle de Longueville estait indubitable, que V.A.R. voyant les permissions que plusieurs ducs de Savoye avaient donné à ses predecesseurs d' asseoir le douai re de l eurs femmes sur l ' apanage du Genevois ne pourrait pas honestement luy refuser une pareil le faveur, mais qu'elle vous suppliait tres humblement, qu'en ce cas là / (f° 2v) V.A.R. eut la bonté d' obliger ce Prince, par une espece de reconoissance de laisser aux Princesses ses fil les les biens de leur pere qu' il leur demande2• L' intendant de M. de Nemour s ' me vint dire le lendemain que le mariage de son maistre estait asseuré, et qu ' i l ne fallait plus sinon J ' agrêment de Vos Al tesses Royales, et que ce Pri nce me priait de fai re le voyage� avec Pourmanque' pour obtenir la permission d' asseoir ce douaire. Je le renvoyei à Monsieur l 'Abbé d' Aglié", et luy fis voir l ' impossibilité où j ' estois / (F3r) ' À cette époque-là, Henri de Savoie avait reçu l investiture du duché de Genevois et des baronnies de Fauchigny et de Beaufort. qui avaient appartenu à son frère et qui, n 'étant transmissibles que par l i gne masculine, ne pouvaient pas échoir aux fil les de Charles Amédée de Savoie-Nemours. Pour conclure son mariage avec Mademoiselle de Longueville, i l devait obtenir du duc de Savoie les lettres patentes pour pouvoir asseoir le douaire de sa femme future sur l 'apanage de Genevois, privilège qui avait déjà été octroyé à son père (cf. gaz. 36 1 , n. 3 ) À l ' époque, i l était également question de la transmission du duché de Nemours, fief de la France. La duchesse de Nemours refusait en effet de reconnaître à son beau-frère l e titre de duc de Nemours, comme nous l ' avons dit plus haut. Par ces Jeures. l 'on infère qu'à l'époque elle lui reconnaissait le droit de prendre la moitié du revenu de ce duché, et un sixième sur le comté de Gisors; elle demandait aussi avec insistance à Madame Royale de ne pas s 'adresser à lui avec le titre de duc de Nemours. ' François Clément, cf. gaz. 36 1 , n. 1 . ' Il s'agissait de se rendre dans l e Piémont pour demander au duc les lettres patentes pour l ' hypothèque sur l' apanage de Genevois. Bailly avait déjà été sollicité dans ce sens au mois de décembre 1 654 (cf. gaz. 36 1 , f0 1 ) et à cette époque-là aussi , il avait refusé. ' Yrieix de Chouly de Permangle (vers 1 607- 1 679); entré comme volontaire à l 'armée dès l ' âge de quatorze ans, i l obtint vers 1 650 une charge de maréchal des logis à la compagnie des 1 200 chevaux-légers de la Garde du roi. Toujours fidèle à la cour. il se distingua à la bataille du Faubourg Saint-Antoine en emportant la barricade des Lorrains et des Espagnols. li combattait encore en 1 675, tandis que l 'année d'après, il fut pourvu du gouvernement de Limoges. DBF, t. VIII, col. 1 265 . " Dans les dépêches de l ' ambassadeur cl' Aglié expédiées de Paris au cours du mois de mars 1 655, i l n ' est pas question du mariage du duc de Nemours avec Mademoiselle de
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