La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 367 1 97 lorsque les gens d' affaires, et les sur-intendants entrent i l faudrait les voir, traiter avec eux, et faire resouvenir Son Emi nence de vos demandes. Sur tout une persane de cette nature," de condition, et de / (f02r) credit sçauroit les veiitables intrigues, tout ce qui concernerait particulierement la persane, et les propres interests de V.A.R. les menageroit, et vous en donnerait les veritables avis. Comme je suis namrelement grossier et que je ne devine pas ]es choses, je le pri ei de me dire qu i serait propre pour cela. Il ne fit qu' insinuer, sansh s ' en expl iquer davantage. Et alors je comp1is à demi, qu'il parlai t de l uy mesme \et/ du comte de [Bas]' son frere4, qui est, comme V.A.R. sçait, tousjours auprés de Son Eminence et admirablement bien dans traitée il l 'époque par le référendaire Marchisio, tandis que le représentant à Paris du duc de Mantoue était Bellinzani. En effet, en 1 654, la duchesse avait entamé des négociations avec les Espagnols et avec le duc de Mantoue pour aboutir à une solution pacifique de la crise diplomatique éclatée en 1 65 2 , lors de la prise de Casai par les troupes hi spano­ mantouanes et Mazarin s' était engagé à résoudre la question dès son retour <l' exile. Il s'agissait en particulier de la question de l ' investiture sur le Montferrat: le duc Charles de Gonzague-Nevers, successeu r de Francesco Gonzaga au duché de Mantoue, portait également le titre de duc de Rhétel. mais puisque la maison des ducs de Rhétel avait été déclarée coupable de félonie envers ! 'Empereur. la question de l'investiture du Montferrat était restée en suspens; malgré un voyage à Vienne du duc Charles, elle fut toujours niée par l'empereur et !or � des traités de Cherasco et de Westphalie, elle fut cédée au duc de Savoie; toutefois. à l ' époque. le duc de Mantoue essayait encore de traiter pour sa réintégration sur les terres du Montferrat, qui furent l'objet des négociations qui traînèrent jusqu'à la Paix des Pyrénées ( 1 659).Une autre question importante de la négociation entre Savoie et Mantoue en 1 655 concernait la conservation par le duc de Mantoue de la ville de Trino, que les Espagnols avaient conquise en 1 652 et de celle de Vercelli. L'agent de Savoie fit comprendre clairement que le duc son maître n' accepterait jamais une altération de la situation établie par les traités de Cherasco et de Münster, soit parce qu ' en vertu de ces traités, la France conservait Pignerol et les vallées de Perosa, soit parce que Charles­ Emmanuel II avait reçu l ' investiture sur certains territoires du Montferrat par ! 'Empereur. En effet, comme le fait remarquer G. CLARETTA (op. cil. , t. 1, p. 1 94), la France avait tout l'intérêt à ne pas favori ser la solution du problème. car d'un côté, dans la situation actuelle, elle continuait ù occuper le poste stratégique de Pignerol et d' autre part, l a discorde des maisons de Mantoue et de Savoie contribuait à conserver ces dernières dans la sphère française. Encore en 1 657, les négociations ne progressaient pas. Quant à la citadelle de Turin , occupée par les Français dès les temps de la guerre civi l e entre Principistes et Madamistes, elle fut restituée au duc de Savoie en février 1 657, au lendemain du mariage d'Eugène de Carignan avec Olimpia Mancini, nièce du Cardinal (ibid. . . t. L pp. 1 92-94 et 220-22). ' Jean-Charles de Baas, frère cadet d' Isaac. Capitaine dans le régiment de Persan, i l fut en relation avec Lenet, qui l'entraîna dans les troubles de la Fronde des Princes, aux côtés du prince de Condé. Toutefois, Jean-Charles de Baas fut compris dans l' amnistie générale et maintenu dans son grade de maréchal de camp. En 1 654, il participa au siège d' Arras et

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