La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 98 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654- 1655 son esprit. Je fis neantmoins semblant de ne pas entendre, pour ne pas l e faire étendre / (f02v) sur cet article, ni luy faire esperer que j ' en écrirois à V.A.R. car i l est extremement accort, et adroit. Il finit en me disant que celuy à qui V.A.R. demande l ' argent pour obtenir l ' investiture du Montferrat\ de l' avarice de l ' Empereur" est extremement interessé," et que V.A.R. y devoir fort prendre garde en toutes choses: je n ' excepte rien, V.A.R. m' entend bien . On a voul u trouver à redire ici au1 refus qu' on presuppose que V.A.R. a fait d' envoier cinq cent chevaux au duc de Modene, pour l e secourir7• / (f0 3r) successivement il fut envoyé dans le Milanais, comme le dit Bailly, aux ordres du duc de Modène. Il sut conquérir la confiance de ce duc, au point qu'en 1 656, il fut créé lieutenant général et obtint par la suite la charge de général de l'artillerie du duc de Modène. Après avoir servi, pendant les années qui suivirent la mon du duc de Modène, sous les ordres du duc de Navailles, il obtint d'Alphonse IV, nouveau duc de Modène, l a charge de général avec la direction de toutes les places fortes de ses É tats. Pendant la dernière partie de sa vie, il fut envoyé aux Iles françaises d'Amérique. Le DBF (t. IV, col. 987-89) remarque son esprit supérieur et ses capacités. Sur lui, cf. M. TR!EP, Jean-Charles de Baas, gouverneur des Isles, "Bulletin des amis de Nay et de la Batbielle", 1 994, n. 1 3, pp. 25-3 1 . ' C'est-à-dire l e cardinal Mazarin. " Ferdinand III de Habsbourg ( 1 608- 1 658). 7 Les Espagnols avaient attaqué le duché de Modène au cours du printemps 1 65 5 ; selon Mazarin, cette action militaire (qui se révéla un échec, car les troupes du gouverneur de Milan Caracena durent battre en retraite) avait pour but d'agir indirectement sur l ' issue du Conclave pour l'élection du Pape. C ' est pourquoi la France avait refusé de prendre part au confüt (cf. Lettres du cardinal Mazarin (. . .), cil., t. VI, p. 460). Quant à la Savoie, il s'agissait surtout de ne pas déplaire au duc de Mantoue, avec lequel on était en train de négocier pour la question de l ' i nvestiture du Montferrat. Dans une note marg inale à la lettre du 6 mars 1 655 de Madame Royale à l 'ambassadeur Agl ié, la duchesse avançait des raisons liées à la sûreté pour ses troupes pour justifier ce refus: "li Sr Principe Mauritio che è pa11ialissimo per il Sr duca di Modena vedendolo esposto a grandissimo pericolo ci ha fatto i stanza che Io soccorressimo coll a nostra cavall eria; se gli è risposto, che circonscritte le difficoltà ch'ella potrebbe havere di penetrare in quelle parti in queste congionture massimamente non sendosi dichiarato il Duca di Parma per la concessione del passo sarebbero certe, et indubitate quelle ch'ella i ncontrerebbe à ricondursi qua ove pure ella è il solo sostegno e propugnacolo ch'abbiamo per la conservazione delle nostre piazze, e stati da i quali se ben siasi allontanata quella parte del l e forze del nemico che si è accostata allo stato di quel Duca, rimane pero il corpo principale nello stato di Milano, e son costl presidiate tutte le piazza di esso confinanti al Piemonte che soggiaceressimo à manifestissimi pericoli quando ci privassimo della medesima nostra cavalleria ( . . . )" (A.S.T., Lettere Ministri - Francia, m. 59, fasc. 1 - Registro lettere della corte, pp. 1 286-87). Dans une autre lettre à l ' ambassadeur Aglié, l a duchesse expliquait l es raisons politiques qui sous-tendaient ce refus (ivi., pp. 1 293-95).
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