La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
200 Correspollllance d 'A. Baillv - 1654-1655 choses qu ' i l desirera en Piemont ne reussiront pas entierement comme i l le1 souhaiterait / (f05r) l a faute n e viendra jamais de V.A. R. q u i peut bien disposer des biens, et des persones, mais non pas des esprits, et des coeurs dont Dieu mesme ne dispose pas avec violence. Je direi par le premier ordinaire l e nom du personage à V.A.R. 1 2 et quelque chose de nouveau, car il a dit me venir voir, et me dire à Dieu devant mon depart, qui ne sera que dans quinze jours 1'. Ainsi, Madame, je serei privé tout ! ' esté de l ' honeur, et de la consolation d ' escrire à V.A . R . et de recevoir de ses pretieuses lettres, que j e cheris plus que tous / ( f05v ) les tresors de la terre, et je me persuade que Y.A.R. n ' en doubte point, ayant fait depui s si longtemps une epreuve, et peu t estre import une de la passion que j ' ay pour ce riche comerce. J ' acheve ma gazette par une tres humble priere que je luy fais, de daigner lire par sa bonté attentivement ce que je vais adjouter, et me faire la grace de m' honorer d' une réponce precise, et si courte qu ' elle voudra sur le sujet de cet art i c l e . Toute ma passion, tout mon advantage, toutes les recompenses que Y.A.R. m'a promises et de v ive voix, et par ses lettres, toute l a / ( f06r) protection dont e l l e m ' a asseuré si souvent, toutes ces choses Madame sont renfermées dans une seule grace que j e vais l uy demander, don t l ' octroi do i t calmer entierement mon esprit et l e refus l ' agiter j usques à la mort. C' est, Madame, de prendre la peine de m' escrire, ou de me faire escrire par qui bon vous semblera, ce que Y.A.R. a trouvé dans mes lettres , dans ma persane, dans mes actions, dans mes services, digne de me priver de ses bones graces, car, Madame, on m' escrit de plusieurs endroits, que je suis entierement disgratié de V.A.R. et que je ne dois plus \luy/ escrire, ni me meler de luy rendre aucuns services à Paris. V.A.R. peut j uger avec quelles convulsions je luy escris / (f06v) ceci, car comme la bonté qu'elle a daigné avoir pour moi depuis tant d' années a fait, aprés la grace de mon Dieu, toute ma felicité sur la teffe, aussi la perte de ses bonnes graces feroit sans doubte tout mon desespoir, et aprés quoy, je ne reviendrais j amais à Paris, du lieu où je vais. Voila, Madame, tout ce que je demande à Y.A.R. le genoux [sic] en tetTe, et les larmes aux yeux, 1 ' Il identifie effectivement ce personnage avec Isaac de Baas au f0 1 r de la gaz. 369, du 9 avril . 15 Pour l e voyage d e Bailly e n Guyenne e t Béarn au cours des mois de mai e t juin 1 655, cf. gaz. 366. n . 7 et I ' Introduction. p. 1 6.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=