La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga:.ette 367 20 1 mais neantmoi ns avec une si noble fierté interieure, que je suis certain que si V.A.R. me fait la grace de me donner lieu de parler, elle confessera, que l ' on peut bien me rendre de mauvais offices auprés d ' e l l e, mais qu ' on ne sçauroit me conveincre d' aucun manquement / (f07r) ni d' aucune infidelité. Ouy, Madame, je depite tous les homes, et tous les anges de pouvoir me faire aucun reproche sur cette matiere là. Et si je sçavois que mon coeur eut un seul moment qui ne fût pas entierement à V.A.R. je l ' arracherois de mon sein, et l ' etouffero i s comme un parricide. Je me su i s tousj ours entierement confié à V.A.R., je ne me suis j amais adressé qu ' à elle en touts mes interests. Persane ne peut se vanter avec verité, d ' avoir receu aucune suppl ication de ma part pour vous demander aucun etablissement ni pour moi / (f07v) ni pour les miens, et aprés avoir remercié celuy dont j ' ay parlé dans ma lettre, et qui dans la galerie de Rivales me defendit de m' adresser à d' autres qu ' à luy, pour toutes les choses que je souhaiterois d' obtenir de la bonté de V.A.R., j ' aurais esté le plus stupide, et le plus ingrat de tous les hommes de recourir à d ' autres. Ai ns i donc, Madame, p uisque je n ' ai emploié jusques à present aucune puissance auprés de vous pour moi, ni pour ma fille1", et qu' ella a daigné agreer cette conduitte, j ' espere qu' elle aura encore la bonté d' agreer, et d' aimer / (f0 Sr) la hardiesse que je prens de m' adresser immediatement à elle dans la plus importante affaire que j ' aurei de ma vie, et de ne demander qu ' à e l le la cause de cette effroiable infortune dont on me menace. V.A.R. est estimée i nviolable dans ses promesses, je la prens sur son fort. Elle me fit la grace quand je pris congé d' elle à Rival es, de m' asseurer qu ' el le ne croiroit j amais rien de tout ce qu ' on l uy pourrait dire à mon prejudice. Je luy repondis, que la grace estait trop grande, que je la suppliais seulement de ne rien croire"' / (f08v) ni rien mécroire, mais de me promettre de m' escrire, ou de me faire escrire par quelque persane confidente les choses qu ' on l uy" pourrai t dire au desadvantage de ma fi del ité, et elle m' engagea genereusement sa parole royale. Je prens donc , Madame, la liberté de luy en demander l ' execution , et aprés quoy j e serei entierement satisfait, comblé de ses faveurs, et ne l uy demanderei j amais d' autre recompense. Ouy, Madame, c ' est dans mes contredits que je pretens de triumpher, et dresser un monument immortel à ma fidelité et à mon zele. 14 Nous ignorons à qui Bailly peut se référer; il pm11Tait s'agir de l ' une de ses pénitentes.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=