La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 368 Gazette 368 A.S.T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 4, n. 38/2 Destinataire : Li eu et date : Ane. Ident(f : Support : Autres mentions : De Paris ce 2. avril 1 655 l a duchesse de Savoie Paris, 2 avril 1 655 1 75 1 bifeuillet, 1 67 x 222 mm (f" 2v blanc) f0 I r: "P. Bal ly. 1 6." 203 La Reyne fût i l y a trois jours à Chaillot1 feliciter la Reyne d ' Angleterre de l ' heureuse reception que le Roy son fil s a receu en Angleterre, où troi s provinces s e sont desja declarées hautement pour luy2. I l a des-ja s i x mille ' Le monastère des Visitandines de Chaillot avait été créé en 1 65 1 et la reine d'Angleterre y eut un rôle important, si non du point de vue financier (car on sait qu'elle était démunie), au moins pour son appui auprès d'Anne d' Autriche. En effet, un couvent de la Visitation existait déjà à Paris depuis 1 6 1 9, au faubourg Saint-Michel et un autre avait été fondé en 1626 au faubourg Saint-Jacques (cf. bill. 373. n. 9). Henriette d'Angleterre, peut-être sous l ' i nfluence de son amie Marie-Félicie des Ursins, veuve de Henri II de Montmorency et sans aucun doute poussée par son propre goût de la vie solitaire, se rendait régulièrement au monastère du faubourg Saint-Jacques. En pleine Fronde, et malgré l 'opposition du cardinal de Retz, la reine d' Angleterre traita pour les Visitandines l ' achat du château de Bassompierre à Chaillot, qui était situé dans un endroit calme mais proche de la capitale. Les premières soeurs s ' y établirent en mai 1 65 1 et la première supérieure fut Hélène­ Angélique Lhuillier. La reine d'Angleterre y séjourna souvent et même après son retour en France en 1 665. À cette époque-là, le monastère était donc bien à la mode panni les dames de la cour. Cf. M .-A. DuvIGNACQ-GLESSGEN, La Visitation de Chaillot au XVl/' siècle: splendeur et tribulation d'un monastère dans le siècle. "XVII' siècle", 1 989, pp. 383-400. 2 Dès le début de l'année 1 655, le parti royaliste avait repris de vigueur dans le Royaume­ Uni. En É cosse, en Iralnde et même en Angleterre, les contacts entre la noblesse et la petite cour de Charles II à Cologne étaient fréquents et l 'on attendait que la situation soit propice pour une rébellion ouverte. D'autre part. le mécontentement républicain de quelques-uns des chefs de l ' armée devenait de plus en plus difficile à suffoquer. Toutefois, au moins au cours des premiers mois de 1 655, Cromwell en usa avec fermeté, en faisant arrêter plusieurs officiers. Finalement, une grande i nsurrection fut projetée, qui devait réunir le parti royaliste aussi bien que le parti républicai n . Elle devait éclater dans les comtés de l 'ouest et du nord dès le 1 4 février; le roi devait débarquer dans le comté de Kent, qui se soulèverait en faveur

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=