La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 369 207 gardes du duc de Modene. Ainsi ce frere sera Je tout de ce Duc, et J ' home du Roy en ce pais l à . Y. A.R. ne sçauro i t" s ' imaginer l es soins de Son Eminence pour faire secourir ce Duc, les deplaisirs que l ' irruption des Espagnols en ses estatsb luy donnent, et les ressentiments avec lesquels il en parle. Pour obeir à Y.A.R. je Juy direi, qu' on ne parle plus de la fille de la comere de Monsieur le baron de Sainte Fricque6, mais bien de celle du frere de cette tres digne comere1• Ces grimasses font / (f0 1 v) mourir de rire ceux qui conoissent l ' humeur du maistre du Cavalier8• Il a besoin du pere de cette jeune fi lle, et on essaie de Je leurrer9, mais on dit qu ' i l s ' en mocque, conoissant bien à qui il a affaire. Quand on voudra quelque chose de la soeur, on retournera à elle. Monsieur de Nemours me fai t si froid que je serois tout g l acé, si nous n' entrions dans les jours chaudsw. Enfin je tirei hier le vers du nez à son Intendant1 1 • Il me dit que Monsieur de Longueville ne vouloit point consentir au mariage de sa fi lle avec ce Prince, que Vos A l tesses Royales n' asseurassent deux cent mille francs du dot de sa fille sur l ' apanage du 6 Par cette tournure apparemment énigmatique, nous croyons que Bailly désigne Marguerite de Savoie, fille de la duchesse Christine; cette dernière était la marraine de l'enfant cadet du baron de Sainte-Fricque. Pour le compte-rendu des fêtes qui accompagnèrent ce baptême, cf. la gaz. 372. 1 Le 'frère' de cette 'commère' et sa fille seraient, selon notre interprétation, le duc Gaston d'Orléans et la première fille de son second mariage, Marguerite-Louise, qui à cette époque­ là était l'une des candidates aspirant à devenir future duchesse de Savoie. Cf. Lettres inédites de Mgr Albert Bailly - Rome 1658. cit., p. 23. ' Le cardinal Mazarin. Sur l ' identification possible du Cavalier avec Isaac de Baas, cf. gaz. 366, n. 1 . 9 Nous croyons que B ailly fait allusion ici aux pourparlers pour l e mariage d e Charles­ Emmanuel. Le 'leurre' consisterait à faire croire au duc d'Orléans, qui n 'était pas encore réconcilié avec la cour, que celle-ci approuvait l'union de sa fille Marguerite-Louise avec le duc de Savoie, alors que Mazarin traitait pour l' une de ses nièces. En réalité, ce fut la fille de Gaston qui gagna la partie. w Le duc de Nemours accusait Bailly de ne pas avoi r appuyé son mariage auprès de la duchesse Christine. On sait d' ailleurs que Bailly était en contact avec la duchesse de Nemours et que, dans sa lettre 366, il avait écrit en sa faveur à la cour de Savoie. Il avait également refusé par deux fois de faire un voyage dans le Piémont pour le compte du duc de Nemours. 1 1 François Clément, cf. gaz. 36 1 , n. 1 .

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