La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 370 209 Gazette 370 A.S .T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 4, n. 40/4 Destinataire : Lieu et date : Ane. ldent(f : Support : Autres mentions : la duchesse de Savoie Paris, 1 6 avril 1 655 1 77 2 bifeui llets, 1 67 x 222 mm (f' 4 blanc ) ; foliotation de Bailly, biffée : f03r ( . 3 . ) f0 1 r : "P. Bally . 30." De Paris ce 1 6. avril. 1 655. Le Roy fût il y a trois jours au Parlement tout botté, et en habit de chasseur, et s ' estant assis brusquement dans son lict de j ustice, i l d i t ces paroles : "Chacun sçait l e grand prejudice que vos assemblées ont aporté à mon estat. C'est pourquoy je suis venu ici pour vous dire que je veux que mes edits que j ' ay veriffiés soient executés. Monsieur le Premier President, je vous defends de leur donner jour pour s ' assembler. (Et regardant les consei llers, il adjouta) Et je vous defends à vous autres de le demander". Aprés quoy il se leva sans escouter persone, et retourna au Bois de Vincennes d'où il estoit venu le mesme jour 1 • Monsieur l e Cardinal aiant sceu la consternation / (f0 l v) du Parlement, l e bruit e t l e mauvais effet que cette deffence avoit causé" generalement dans tous les esprits (car il dit que Sa Magesté la fit en menaçant avec la main la Compagnie) il assembla le Conse i l d ' en Haut, pour deliberer ce qu ' on ' Bailly s e réfère ici à u n épisode bien connu et lié à l a question des édits pour l a création de nouveaux impôts. En effet, afin de trouver l' argent pour financer la campagne mi 1 i taire de 1 655, Mazarin avait i maginé dix-sept nouveaux édits boursaux établissant entre autres des impôts sur le papier timbré, sur les baptêmes et sur les enteJTements; puisque pour 'l'enregistrement d'édits aussi impopulaires il était nécessaire de recourir à un lit de justice, le 20 mars le Roi s'était rendu au Parlement pour les faire vérifier; toutefois, le jour d· après les membres de la Chambre des Enquêtes demandèrent à pouvoir examiner le texte des édits toutes chambres réunies. bien que cela représentât u ne violation de la déclaration de 1 652 .interdisant au Parlement de s'occuper de questions financières. Par une nouvelle apparition au Parlement, le 13 avril 1 655. Louis X I V i nterdit donc l'assemblée des chambres; c'est au Cours de ce nouveau lit de justice qu'il aurait prononcé la phrase célèbre "l' É tat, c'est moi".
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