La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
2 1 0 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654-1655 pourrait faire pour apaiser la ville, et empescher que le Roy qui pour ses infinies vertus est adoré de tous ses peuples, ne leur devint odieux, pour cette action de j ustice estimée un peu rigoureuse. Monsieur le Chancelier fût d ' advis, que pui sque la chose estoit faite, i l n ' en fal loit plu s parler, afinque le Roy ne parût pas avoir failli en se retraictant. Monsieur Fouquet2 sur-intendant des finances, et procureur general , s' interessant pour l ' honeur du / (f0 2r) Parlement soutint que Sa Magesté devoit retourner au Parlement, et s' expliquer avec benignité. Mais Monsieur le Chancelier estant contre, Son Eminence trouva ce temperament, que le Roy viendrait sammedi, qui est demain, au Louvre, manderait les deputés du Parlement, et les asseureroit que ce mouvement de sa main, qui a esté faussement interpreté menaçant, fût innocent, et naturel, et qu ' i l n ' a que toutes sortes de bonnes volontés pour la Compagnie. La plupart de ceux que j ' ay veus , tiennent que Monseigneur l e Cardinal est trop enc l i n à la clemence, et que l' advis qu' avoit ouvert M. le Chancelier estoit Je plus seur, et le plus honorable au Roy. / ( f02v) L' assemblée que le Parlement demandait, estoit pour faire des remontrances au Roy sur I' edit du papier qu'il y avoit po1té, et fait veriffier en sa presence quelques jours auparavant. Selonb cet edit tous les actes publics, mesme toutes les lettres d ' affaires, devront estre escrittes sur une espece de papier marqué, pour le discerner d' avec les autres, et qui paieront tant au Roy. L' emolument est si grand que l ' on tient qu ' il en reviendra plus de quarente millions de livres à !' Epargne tous les ans ; i l y a un pareil edit en Espagne, et c ' est sur celui là, qu ' on a proposé, et dressé cetui-ci. Tout le monde crie, et se pleint, et l ' on croit que l 'on sera obligé de l ' abolir, et de le moderer extremement. / (f03r) La Comtesse de Bos su 1 est i c i , elle s ' est renfermée dans Je couvent de ' N icolas Foucquet, surintendant des Finances chargé de la recette, cf. gaz. 332, n. 1 O. ' Honorée de Glimes de Grimberghen, veuve d'Albert-Maximilien de Hennin, comte de Bossut (cf. Corr. IV, p. 1 77, n. 4); elle s ' était remariée avec le duc de Guise en 1 640, quelques mois seulement après la mort de son premier mari, mais le duc de Guise la quitta peu après et prétendit que l e mariage n ' avait jamais eu lieu. On sait que la raison était sa passion pour Mademoisell e de Pons. Selon le ms. f.fr. 5 844, elle arriva à Paris au début du mois d'avril "et [avait] eu permission d'entrer dans l 'abbaye de Montmartre avec Madame de Guise" (f° 4 1 4 v). Un peu plus loin (f° 4 1 8 v) le gazetier affirme qu'elle semblait accepter la rupture de son mariage avec l e duc de Guise "moyennant 5000 escus qu'on luy donne pour payer une partie des debtes que le duc l'a obligée de contracter". Au mois de mai, elle
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