La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
20 Correspondance d 'A. Bailly - 1654-1 655 partir de 1 654, elle devint l a maîtresse (vraie ou prétendue) du roi25• Les amours d ' Ol impia avec Louis XTV sont évoqués dans la plupart des mémoires de l ' époque, ainsi que dans la Muze Historique; quant à Bailly, il en parla souvent à la Duchesse, qui était particulièrement intéressée à ce sujet étant donné les projets qu' elle espérait réaliser pour le mariage de sa fille Marguerite. Comme Madame de Motteville26, qui évoque "[l]es yeux pleins de feu" d 'Olimpia et sa grande ambition, Bailly relate souvent que le Roi la voyait à tout moment, et que cela fit craindre que cette passion puisse aboutir à quelque chose de sérieux, mais il se hâta de préciser que la Reine refusait catégoriquement d' entendre parler de cette amitié comme de quelque chose "qui pourroit tirer au légitime". La passion du Roi pour Olimpia continua en 1 656, et même après l e mari age de celle-ci avec Eugène de Savoie, en 1 657 et quoi qu'en dise Bailly, cela devait préoccuper la duchesse. À l ' époque, une autre ' mazarinette' causait de la peine à Madame Royale. En effet, parmi les différentes hypothèses à propos du mariage de Charles Emmanuel Il de Savoie, ce l l e d ' une all iance avec l ' une des n ièces de Mazari n parut avoir que l que fondement en 1 654- 1 65 5 . El l e fut probablement formu lée par l ' intermédiaire du maréchal de Grancey et du comte B roglia, qu i combattaient en Italie à cette époque-là, et B ai lly, touj ours au cours de son voyage dans le Piémont, fut probab l ement informé minutieusement de l ' affaire par la duchesse Christine et renseigné sur le comportement à tenir avec la cour de France . B i en que l ' ambassadeur Ag l i é nous apprenne que cette proposition n ' était qu ' une manière de brouiller les pistes, le cardinal Mazarin offrit réellement une somme considérable pour l ' établi s sement de l a dot de cette nièce, qu i a été identifiée comme étant Ortensia Mancini27• Toutefo i s , puisque n i l a duchesse, n i l e jeune duc n ' agréaient cette proposition , q u ' i l s considéraient presque offensante, l a cour d e S avoie s e servi t d ' un escamotage pour refuser l a proposition sans blesser l e puissant Ministre : on demanda donc en échange l a restitution de Pignerol et la renonciation " El le se maria avec Eugène-Maurice de Savoie-Carignan, fils du prince Thomas l e 2 l février 1 657. '" Mémoires de Madame de Motteville, Paris, Librairie de Féchoz et Letouzey, 1 88 l ("Nouvelle collection de Mémoires relatifs à l ' histoire de France par MM. Michaud et Poujoulat", 24 ), p. 446. " D. CARUTII, Storia della diplomazia della corte di Savoia, Torino, Tipografia F.lli Bocca, 1 875- 1 880, 4 vols, t. II, pp. 537-38.
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