La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
2 1 8 Correspondance d 'A. Baill.v - 1 654-1 655 adjoute que cela vient d' une nouvelle esperance qu ' i l a de pouvoir noüer avec S .A.R. , qu ' il peut avec j ustice preferer à l ' autre". Madame de Chavigni7 me dit il y a trois jours que la Reyne luy a fait voir pour la seconde fois le portrait de Madame la princesse Marguerite, qu' elle luy fit cent questions / ( f02r) sur sa taille, ses yeux, sa bouche, et ses mains, mais avec amour, et estime, ne pouvant se lasser de la louer, disant tantost qu ' elle avoit sa bouche, et ses mains, et tantost qu' ell e ressembloit au duc d'Anjou. Elle adjouta que toute la Cour desiroit ce mariage;' qu ' on ne se ! assoit point de loüer cette Princesse, et qu' elle tenoit enfin pour infaillible, que ce mariage se ferait, si Son Eminence n ' avoit point dessein pour ses mepces. Madame, V.A.R. m' a commandé de luy escrire sur cette matiere. Sans cet ordre absolu, je ne prendrais pas la hardiesse de le faire. Vostre loy, Madame, m' excuse, et me j ustifie auprés de ceux qui me condamnent. B . (!° 1 r, marge gauche) Le Pere Dom Maurice Marin8 mon collegue vient du monastere des fil les de Sai nte Marie du faux bourg S . Jacques9, où il a veu deux niepces de Son Eminence qui y sont elevées10• Il a trouvé la plus jeune '' Mazarin voulait relancer la proposition de mariage de sa nièce Ortensia avec le duc Charles-Emmanuel Il, que la duchesse avait indirectement refusée (cf. gaz. 358, n. 16 et passim). 7 Anne Phélipeaux, veuve du comte Léon Bouthillier de Chavigny, cf. gaz. 334, n. 39. ' Sur Maurice Marin, cf. gaz. 334, n . 4. " Le couvent des Visitandines du faubourg Saint-Jacques, lieu privi l égié parmi les établ issements de communautés religieuses de femmes à l époque, avait été fondé en 1 626 et étab l i à I ' Hôtel Saint-André, un peu au nord de l église de Saint-Jacques du Haut-Pas, dans l 'emplacement qui correspond actuellement aux nn. 1 87- 1 93 de la rue Saint-Jacques. Des accroissements successifs dans les alentours aboutirent, en 1 632, à la construction du monastère qui ne fut achevé qu'en 1 660. M .-A. DuvtGNACQ-GLESSGEN, L 'ordre de la Visiation à Paris aux XVtf'· et XVl/' siècles, Paris, Editions du Cerf, I 994, pp. 30-ss. 111 Les deux n ièces en question étaient Maria et Ortensia Mancini; selon les recherches de M.-A. DuFHGNACQ-GLESSGEN (op. cit. , p . 243 ) , les deux n ièces de Mazarin auraient séjourné non pas au couvent du faubourg Saint-Jacques, mais à celui de Chaillot. Toutefois, le témoignage de Bai lly se trouve en accord avec celui des mémoires de Marie
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