La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Introduction 2 1 de l a France à la protection de Genève. Mazarin comprit l e sens de la demande et n' insista plus longtemps, mais i l fit accuser indirectement le marquis de Pianesse d ' avoir joué un rôl e déterminant dans cette affaire et le fit éloigner de la cour. Parmi les autres partis examinés par Madame Royale, les l ettres de Bailly mentionnent à plusieurs reprises Mademoiselle de Montpensier, surtout pour réaffirmer ses j ugements défavorables, à cause du caractère peu docile de cette fil l e et pour relater les crai ntes du Cardi nal sur l e sérieux des prétendues propositions de mariage du duc de Savoie à la fil l e de Gaston d ' Orléans; mais ce l l e-ci devait déj à être remplacée par sa demi-soeur, Marguerite-Louise, fille aînée du second lit du duc d'Orléans28• On sait que Charles-Emmanuel finit par épouser la soeur de celle-ci, Françoise-LmTaine. Nous aimerions terminer ce chapitre par l ' évocation du portrait que Bailly peignit à sa Maîtresse de celle qu ' il considérai t comme l e parti le plus favorable pour l e j eune duc, à savoir Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie­ Nemours, d' abord refusée, puis seconde Madame Royale . Il faisait allusion à cette alliance déj à au mois d ' avril 1 654 ( l ett. 344 ) , tandis qu ' une proposition semi-officielle fut faite au cours de l' été suivant. Voilà le portrait flatteur que notre Barnabite brosse de cette princesse: Madame de Nemours me fit voir, ces jours passés, Mademoiselle sa fille aisnée29• En verité, Madame, elle est tres belle, de la plus riche taille du monde, etfort crüe. Il n 'est point de blancheur qui aproche de la siene, elle a beaucoup d 'enbonpoint, et de magesté. J 'ay sçeu au vray son âge, car VA.R. me commanda expressement l 'année passée, que je fisse diligence pour l 'aprendre, et que je le luy ecrivisse. Elle naquit donc l 'onzieme avril, jour de saint Leon, de l 'année 1 644. Elle est nubile, et quelque difficile que soit Monseigneu1; à s 'engager, en verité il ne pourrait s 'empescher de l 'aimer, s 'il la voioit. Au reste, c 'est une douceur, et une bonté infinie. Ce portrait nous semble révéler chez notre Barnabite une tendresse, une bienveillance et un naturel bien rares chez un courtisan expérimenté. " Cf. lett. 363. f0 2r. " Il s'agit de Marie-Jeanne-Baptiste, qui devint la seconde femme du duc Charles Emmanuel li, mais seulement après la mort de la duchesse Christine, qui l ' avait refusée. Comme Je dit B ailly, elle était née le 1 1 avril 1 644.

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