La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

232 Correspondance d 'A. Bai/fr - 1654- 1655 doubtes qu ' i l avoit, que je n' eusse pas escrit advantageusement pour luy'. Je remercie tres-humblement Y.A . R. de cette faveur, et j ' ay bien aperceu qu' elle avoit adjouté cet article à sa lettre pour me bien remettre dans l 'esprit de ce Pri nce, et pour l uy faire conoistre que je n ' estois pas mal dans le vostre.4 C' est, Madame, un effet ordinaire de son admirable prevoiance, qui luy fait aller au devant des desirs, et des prieres de ses serviteurs , et leur procurer pour ses / (f0 3r) propres, et genereux mouvements, les advantages qu'ils n 'osent par respect luy demander. Ce Prince avoit resolu d ' emploier tout le credit de la Cour pour flechir Y.AR . et j' avois tousjours secretement travaillé pour le divertir de ce dessein, croiant qu ' il estait du bien de vostre service, qu'en cas qu ' il obtint de Y.A .R. la permission d ' asseurer Je douaire dont est question sur son apanage\ il n ' en eüt l ' obligation qu ' à vostre seule bonté, et que cette grace dont son mariage depend entierement vous J ' aquit, et J ' attachat i nviolablement / (f0 4r) à vostre service. Je benis Dieu de ce que la chose est arrivée comme je la souhaitais. li a fait voir la copie de ce que Y.AR. m' a écrit en sa faveur â Mademoiselle de Longuevi l l e , qui a dit aprés l ' avoir leue fort spirituellement qu' i l ne falloit plus croire sa tante'', mais qu' on devait" tenir pour maxime de foy que Y.A . R . estoit la meil leure, et la plus genereuse princesse du monde. Y.AR . , Madame, a là deux creatures bien asseurées. / (f0 Sr) V.A. R . ne sçauroit croire l a malice de vos rebeles de l a vallée de \Luserne/h7• Ils ont envoié en Bearn, en Bretagne, et à toutes leurs Egl ises in tutto cià che risguarderà i suoi interessi ( . . . ). Mi ha egli lasc.iato di renderlene humilissime gratie, intanto più che da questo principio ne concepisce buona speranza d'ottener da Y.A.R. il suo intento [à savoir, l 'apanage de Genevois pour sa femmef'. Il ajoutait que le duc de Nemours n ' avait pas encore expédié son gentilhomme au Piémont, parce que quelques questions restaient à régler avec le duc de Longueville (A.S.T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 5. lett. 54/4, f0 3r). ' À ce sujet, cf. gaz. 369, fD 2. ' Avant de partir pour son voyage en Guyenne et Béarn. Bailly avait signalé à Madame Royale que plusieurs le croyaient disgracié (cf. gaz. 367 , ff. 5v-ss et 375). ' À propos de l ' apanage de Genevois et du douaire de la future duchesse de Nemours, cf. Introduction , p. 25 et gaz. 36 1 . n. 3, 366. n. 2 et 369. n . 1 2. " La princesse de Carignan, Marie de Bourbon-Soissons, femme de Thomas de Carignan, était la soeur de Louise de Bourbon-Soissons, mère de Mademoiselle de Longuevil le (cf. Corr. IL p. 209, n . 2). ' Bailly fait allusion ici à un épisode bien connu de l ' h istoire de Piémont, c ' est-à-dire les représailles contre les Vaudois entreprises par les troupes franco-piémontaises entre avril

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