La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazelle 378 Gazette 378 A.S .T. , Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 4, n. 5 1 /6 Destinataire : Lieu et date : Ane. ldentif : Support : Autres mentions : la duchesse de Savoie s . l .s.d. [Paris, début j uillet 1 655] 1 1 88 3 bifeui llets, 1 1 2 x 1 75 mm / 237 L' Epousée' ne veut point donner sa fi lle à son mari'. Le Chancelier qui l ' est venu demander, et a ordre de J' emmener, ne la peut point avoir. C ' est la plus plaisante comedie du monde, et si j ' osois en escrire au l ong à V.A.R. elle en riroit et long temps•. Monsieur de Nemours m ' en a dit de si jol ies choses ' La datation de cette gazette, qui pourrait être acéphale, se fonde essentiellement sur cieux éléments: en premier lieu, Bailly fait allusion à son retour d'un 'grand voyage' (f°2v). qui est sans doute celui de Béarn d'où il revint le 24 juin (cf. lettre 375); en second lieu, le texte contient des allusions aux "Pâques Piémontaises" sans faire mention des libelles commandés par la cour de Savoie afin de répondre aux nombreux textes favorables aux religionnaires; Bailly se dit même prêt à offrir sa plume pour la défense de J' entreprise du marquis de Pianesse. Puisque des libelles favorables au parti savoisien furent diffusés seulement à partir de la moitié du mois de juillet, on peut supposer que Bailly ait écrit sa lettre avant cette date. 2 La princesse de Carignan. 3 Il s'agit de Louise-Christine de Savoie-Carignan ( 1 627- 1 689), fille du prince Thomas de Carignan et de Marie de Bourbon-Soissons. Le 1 5 mars 1 653 elle avait épousé Ferdinand­ Maximilien. margrave de Baden ( 1 625- 1 669 ) , fils de Guil laume Baden-Baden et de Catherine de Hohenzollern. Le 8 (ou 9 ) avril 1 655, elle avait accouché d ' un enfant prénommé Louis-Guillaume ( 1 655- 1 707), futur généralissime de l 'Empire. Louise avait hérité de sa mère un caractère difficile et son mariage aboutit à l ' union de deux tempéraments opposés. Alors qu'elle aimait la vie brillante et mondaine. son époux était grave et sérieux, du tout contraire aux fêtes et aux divertissements. Cette mésentente fut accrue par l'entremise de la princesse de Carignan. qui refusait de laisser partir sa fille pour l'Allemagne et de payer sa dot au prince de Baden. On en arriva à une séparation lorsque celui-ci. voyant qu'il n ' a1Tiverait pas à éloigner sa femme de Paris, partit pour l ' Allemagne avec son enfant, vers la fin de 1 655. I. IORI, op. cit . . p. 93. ' Le mauvais caractère de l a princesse de Carignan était bien connu; l ' agent savoisien Vincenzo Berro en fit un portrait pittoresque mais particulièrement méchant à la duchesse Christine une année avant cette lettre de Bailly, mais toujours à propos de l 'attitude envers sa fille: "ogni giorno di più diveniva straccagente con tutti. ma in particolare co' suoi figlioli

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