La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
238 Correspondance d 'A. Bailly - 1654- 1655 ce mattin, (et qu' i l a ap1ises de Mademoiselle de Longue-Ville) que le plaisir que j ' ay eu de les entendre, m ' a delassé de l a fatigu<e> / (f0 2r) de mon voiage. Ce Chancelier ne sçait où il en est, et il dit partout qu' il a traité de grandes affaires, mais qu' il n ' en a jamais eü une pareille à celle-c i . Le bon est, que quand l ' Epousée luy dit les raisons qu'elle a de garder la mariée au peril de sa vie" au lieu de repondre, i l en rit tout son benit sou°. Cela fasche ! ' Epousée, luy demande pourquoy il rit, et s ' il se mocque d ' el l e . / (f0 l v) Cela le fait rire davantage. Elle se fasche, mande la mariée, luy demande s ' i l n ' est pas vray que son mari l uy a dit mille maux du Chancelier. "Non Madame" luy repond elle. S ' il ne luy a pas dit à elle mesme des inj ures, elle dit encore que non. S ' il n ' est pas enfin vray, qu ' e l le ne veut point aller à Baden, elle persiste dans l a negative, et qu'elle est toute preste à suivre son mari. Toute la Cour sçait ces dialogues, et en rit de la bonne sorte. Je supplie V.A.R. de bruler cette lettre. Si on la voioit je semis perdu. Je me fie à son secret. / (fO 2v) On me presse d' aller en Piemont, pour assister nos Peres auprés de V.A . R.6• Je su i s s i fatigué de mon grand voyage7, que j e ne sçauro i s en commencer un autre. I l s sont, Madame, en tres bones mains, estant entre les vostres . Je supplie V.A.R. de me faire l a grace de les proteger un peu pour l ' amour de moy, et de leur faire conoistre que je ne leur s u i s pas inutile. V.A.R. sçait ce que c' est que communauté. Si elle daignoit voir le Pere dom Cecile8, elle verroit un grand homme. Et sans doubte elle en seroit satisfaite. / et la pavera Principessa di Bada che pensava sendosi maritata di pater alontanarsi da lei et essendo restata gravida, [ne èj afflitta grandemente; ( .. ) [La princesse de Carignan] non [dà] ai suai figlioli quello che li à necessario, et se non fosse per suo Padre le lasciarebbe andare malissimo, ma per essa non si scorda di nulla et si fà fare tutto quanta le piace, et tutte le case di casa vanna alla peggio" (A.S.T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 3, lett. du 30 août 1 654). ' Furetière n 'enregistre que l 'expression tout son saoul, en remarquant que ce dernier mot était prononcé sou (op. cit., t. II, p. 464). " Dans la question de la Sainte-Maison de Thonon, cf. lett. 374, 380. 7 C'est le voyage de Béarn, d'où Bailly était rentré le 24 juin. ' Il s ' agit du père dom Cecilia Boerio, barnabite ( 1 582- 1 666), qui avait traité la question du différend entre les Barnabites et Louis Gillette, à propos de la Sainte-Maison de Thonon. Son entrée dans la Congrégation remonte à 1 605, ainsi que la prise d' habit. La profession solennelle et l ' ordination eurent l ieu un an plus tard. Il fut supérieur au couvent des SS . Maurice et Lazare à Thonon en l 63 2 et 1 636, puis à Contamine ( 1 6 l 8- 1 632,
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