La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 378 239 (f0 3r ) Une persone de condit ion9 m ' a dit qu ' estant à Sai n t Fargeau, Mademoiselle luy fit conoistreh qu'elle aimoit extremement Monseigneur, 1 0 et qu' elle esperoit de I ' epouser, et qu' elle adjouta: "Monseigneur de Savoie rn ' aime beaucoup, j ' en suis bien certaine. li boit à ma santé, et aprés il casse les verres." Cette persane me dit franchement que V.A.R. et Monseigneur ne feroient rien qui vaille de faire / (f0 3v) cette alliance, "car outre l' humeur orgueil leuse de cette Princesse, adjou ta-e lle, elle menero i t avec elle en Piemont les officiers enragés qui la possedent, et qui mettroient en desordre la belle mere, le mari, et tout l ' Estat." On a escri t en Cour de Piemont que V.A . R . s ' estoit fort broui llée avec Monseigneur, et que la colere et la tristesse vous avoient causé vostre dernier accident1 1 • C ' est un grand qui m' en a asseuré . J' ay dit que cela estoit faux et que vostre defaillance avoit / (f0 4r) esté produite, et causée pour vous estre purgée à contre temps, et en effet je sçay bien que quelqu'un me l ' avait dit ainsy. Je supplie tres humblement V.A.R. de commander à Monsieur Sansoz de m'escrire les choses extraordinaires qui peuvent arriver car quand 1 635- 1 656). Cf. Archivio Storico dei Barnabiti - Roma, Liber Pro.fessionum Clericorum, a 390/ 1 , p 3 1 9; Acta Praepositi Generalis, 3, f' 504 et 4, ff. 5r-v, 23r, 88v, l l 8v-l l 9r; Archivio Storico dei Barnabiti - Milano, liber de admittendis ad professionem, «Carte/le Verdi» V, n. 55; L . M . LEVATI, P. M. DE CAND!A, Menologio dei Barnabiri, cit., t. V, pp. 36-37. S . PAGANO, Gerarchia barnabitica (. . .) , cit . . p. 202. 9 Nous ne sommes pas à même d' identifier ce personnage; en effet, dans ses Mémoires, Mademoiselle de Montpensier dit que, surtout au cours de l 'été 1 655, elle reçut plusieurs visites et mena une vie assez bril lante pour une exilée: "J'étois dans mon château de Saint Fargeau où, après avoir donné ordre à mes affaires (ce que je faisais deux fois par semaine), je ne songeois qu' à me divertir. Madame de Maure et Mademoiselle de Vandy me vinrent voir comme elles revenoient de Bourbon; ce me fut une visite très-agréable ( . . . ) Mesdames de Monglat, Lavardin et de Sévigné y vinrent exprès de Paris: Madame de Sully y vint pendant qu'el les y étoient, et M. et Madame de Béthune, qui s' e n allaient aux eaux de Pougues: tout cela faisoit une cour fort agréable. Monsieur de Matha y étoit aussi: i l commençoit à être amoureux d e Madame d e Frontenac; son mari, Saujon e t d' autres s ' y trouvèrent. Nous allions nous promener dans l e s plus belles maisons des environs de Saint Fargeau, où l 'on me donnoit de fort belles collations; j ' en donnois aussi dans de beaux endroit des bois avec mes violons: on tâchoit de se divertir." (op. cit. , p. 1 88). '° Charles-Emmanuel Il. " Cette brouille, pendant laquelle la duchesse Christine s'était disputée si violemment avec son fils qu'el le s'était évanouie, avait été causée d' une part par la prodigalité excessive du jeune duc, de r autre par l a tendance de celui-ci à chercher des aventures galantes, ce que sa mère désapprouvait absolument. G. CLARETTA, op. cit. , t. I, p. 1 92. La duchesse de Nemours fit une allusion discrète à cet épisode dans deux lettres du mois de juillet 1 655.
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