La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

246 Correspondance d 'A. Bail/Y - 1654-1655 duchesse de Vandôme 16, et Madame de Frontevau 1 1 . / ( f0 4v) Aprés le sermon, elles me commanderent d ' asseurer V.A.R. de leurs tres humbles respects. La premiere me parla fort du voyage qu'elle fit en Piemont, quand elle y accompagna V.A. R . et me demanda des nouvelles de Madame la comtesse de Morette18• Je luy respondis que je n ' en conoissois point' sinon une demoi s\el l e/, de ce nom, que V. A. R . aime beauoup, et qu ' elle a hautement mariée. Monsieur de Nemours pour l ' amour de V.A.R. donne la carte blanche10 à Madame de Nemours sa belle soeur. Ils sont en arbitrage20• Ce Prince se remet de tous ses i nterests aux arbitres, sans aucune restriction, et promet de passer, et de signer, tout ce qu' ils an-eteront. On est aprés les liquidations des partages, et des debtes, mais on n ' en sçauroit voir de six mois, la fin . / (f" Sr) Enfin on a donné des articles à ce Prince21 , et les ai veus. Il y en a "' Françoise de Lorraine, duchesse de Vendôme ( 1 592- 1 669); elle avait épousé César de Bourbon en 1 609 (cf. Corr. li, p. 1 3 1 , n. 5). 17 Jeanne-Baptiste de Bourbon, abbesse de Fontevrault ( 1 608- 1 670), fi lle naturelle du roi Henri IV et de Charlotte des Essarts, cf. Corr. III, p. 1 93, n. 1 3. 18 Le comte Carlo Gerolamo Solaro d i Moretta, général de l ' arti llerie, lieutenant général dans le gouvernement de la ville et du marquisat de Sal uzzo, chevalier de I' Ordre de I' Annonciade, avait trois soeurs: B ona Lucrezia, femme de Carlo Provana comte de Collegno, Vittoria Margherita, femme d'Emanuele Solaro comte de la Chiusa et Francesca. femme de Carlo Emanuele Scaglia di Verrua (cf. Y. ANGIUS, Sul/efamiglie nobili della monarchia di Savoja, Torino, Fontana e lsnardi, 1 84 1 - 1 857, 3 parties et 6 vols, l"" partie, t. 2, p. 949). Comme les maris de ces trois darnes étaient tous des personnalités de premier plan du duché de Savoie, nous sommes incapables d'identifier celle à qui Bailly fait allusion dans cette lettre. '" L'expression 'donner la carte blanche ' , dans le sens d' offi·ir à quelqu 'un defàire quelque chose à telles conditions qu 'il voudra est présente dans FURETIÈRE, op. cit. t. 1, p. 1 56 et dans G. D1 STEFA NO , op. cit. , p. 1 28. En réalité, le différend entre la duchesse de Nemours et son beau-frère était loin d'arriver à une solution. '" Pour le procès qui s'ensuivit, cf. gaz. 365, n. 8. " Les articles de mariage du duc de Nemours (A.S .T. , Corte, Princes de Genevois et Nemours, Cat. II, paquet 1 8, fasc. 5) ont été analysés dans I' Introduction, pp. 25-26. Par la correspondance de la duchesse de Nemours, l 'on apprend que ces articles furent rédigés par le duc de Longueville au cours de l 'été 1 655, puis signés au mois de novembre; l a duchesse ajoute qu'ils étaient "peu avantageux pour lui, ne pouvant n y vendre n y engager du bien de son mariage et n'en ayant que !'usufruit" et que "tout est remis sur I ' appanage de Genevois tant pour le preciput de cent mil escus que pour le douaire de vint mil livres q u ' i l doit doner si Vos Altesses Royales commandent au Senat de le passer ( . . . )." Elle ajoutait aussi que "pour le bien de France et les deux duchés appaitenant à ses nieces mes filles l 'on n ' y fait nul fondement, aussi a-t-il si peu toutes dettes payées sur ce bien que cela