La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazeffe 379 247 deux qu'il ne veut point passer du tout. Le premier est, que Mademoiselle de Longueville devenant sa femme, ne pourra, ni le cautioner, ni consentir à aucune vente, ou alienation de ses b iens22• Et le second, qu ' elle se contentera de cinq cent mille livres pour tout ce qu' elle peut pretendre de ses biens de feu Madame sa mere23, et de 450.m pour la succession du duc" son pere24• Il rejette le premier comme inj urieux à sa persane qu' on traite de prodigue, et le dernier pour la lesion2\ Monsieur de Longueville ayant sept cent mille livres de rente en fonds de terre. Tout cela s' accomodera facilement car la demoiselle est charmée de ce beau Prince, et le veut absolument26• / ([°' 6r) Le dernier article regarde V.A.R. et toutes ces choses, dit l ' ecrit, soubs ne vaut pas la peine de nous embarasser comme il fait." (A.S.T., Corte, Letrere diverse Real Casa, Savoia Nemours, m. 8 1 , fasc. 3, lettre du 1 2 août 1 655) . " En e ffet, dans l e s arti c l es d e mariage, on l i t q u e " l a demoi se l l e ne pourra vendre. engager, aliener, ny hypothequer aucune des terres, héritages, domaines, et rentes à elles appartenans, et qui seront acqu ises de ce qui luy est deu par l edict seigneur duc de Longueville son pere, ou qui escherront pendant ledict mariage par succession, donation, ou autrement ( . . . ) ' '. '' Louise de Bourbon-Soissons ( 1 603- 1 637), première femme de Henri li d'Orléans, duc de Longueville. Elle s'était mariée en 1 6 1 7 et n'eut qu' une fil le. Les articles de mariage prévoyaient effectivement que Mademoiselle de Longueville reçoive quatre cent soixante quatorze mille l ivres de son compte de tutelle, dont deux cent m i l le seraient mis en communauté; pour ce qui est de I ' indenrnisation pour renoncer à la succession du duc de Longueville, e l le devait recevoir cinq cent mille livres de don. Ces chiffres sont confirmés par le contrat de mariage. '·' Henri I de Savoie, duc de Nemours, cf. gaz. 36 1 , n. 5. " Le sens du mot !esion comme préjugé porté aux intérêts de que!qu 'un est absent des dictionnaires de Furetière, R ichelet et Huguet, mais il est attesté dans les dictionnaires d'ancien français (F. GODEFROY, Dictionnaire de ! 'ancienne langue.française et de tous ses dialectes. Paris, 1 88 1 - 1 902 ( New-York. Kraus Reprints. 1 96 1 ), 1 0 vols, t. X, col. 73b et 7 A. Tül3LER-E. LoMMATSCH , A ltfi·anzosisches Wi)rterhuch, Berl i n . Wei dmannsche Buchhandlung, puis Wiesbaden, F. Steiner, en cours de publication, t. V, col. 333. La base de données Frantext s ignale une attestation au XVII' siècle chez Pierre Charron, De la sagesse, 1 60 l , ch. 1 1 . !. 3 p. 5 1 5. "' L'ironie de Bailly est ici particulièrement perçante, étant donné la santé peu solide du duc de Nemours et les réticences de Mademoiselle de Longuev ille, qui aurait sans doute préféré se marier avec le duc d' York.
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