La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

24 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654- 1655 1 657 . Celui-ci avait déjà été décidé de manière officielle avant le départ de James Stuart pour la Flandre (printemps 1 656) . En effet, les articles de mariage du duc de Nemours avec Mademoiselle de Longuev i l l e commencèrent à être dressés en décembre 1 654. Quelques mois plus tard, le 2 1 mai 1 655 , l ' ambassadeur Aglié écrivait à la duchesse Christine qu ' i l avait eu une entrevue avec le duc de Nemours et qu ' il l ' avait assuré de l a "buona dispositione d i V.A.R. i n tutto c i o che risguarderà i suoi i nteressi ( . . . )". I l ajoutait que quelques questions restaient encore à régler avec le duc de Longueville (A. S .T. , Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 5 , lett. 54/4, f0 3r ) , mais ces difficultés furent surmontées quelques mois plus tard, car on sait que les articles de mariage datent de l a fin de 1 655 et que Françoi s Clément, intendant du duc de Nemours, partit de Pari s pour le Piémont à la fi n de décembre 1 65 5 , pour recevoir par procurati on l ' i nvestiture du Genevois et obtenir les patentes nécessaires pour asseoir le douaire de la future mariée sur cet apanage. li est donc incorrect d' affirmer que le contrat de mariage aurait été bâclé au plus vite quelque temps avant l a cérémonie, qui n ' eut lieu qu'en 1 657 , d ' autant plus qu'en comparan t les articles avec l e contrat, on ne relève pas de différences substantiel les. Le mariage du duc de Nemours est l ' un des arguments principaux de toute la correspondance de Bailly durant les années 1 654- 1 655 et la raison est aisée à comprendre, car cette al liance touchait de près les intérêts des ducs de Savoie. Henri de Savoie, duc de Nemours et de Genevois, père de celui dont il est question dans les lettres de Bailly, avait eu quatre enfants: François-Paul, mort jeune, Louis (mort en 1 64 1 ), Charles-Amédée et Henri Il, dont il est question dans les lettres de Bailly. Charles-Amédée, tué dans le célèbre duel avec le duc de Beaufort son beau­ frère en 1 652 , avait épousé El isabeth de Vendôme, dont il eut deux filles (Marie-Françoise-Elisabeth, qui épousa le roi de Portugal et Marie-Jeanne­ Baptiste, qui allait devenir duchesse de Savoie par son mariage avec Charles­ Emmanuel Il). Henri, religieux et élevé à la dignité d' archevêque de Reims, à la mort de son frère ne se soucia pas de demander la succession du duché de Nemours et la duchesse Eli sabeth obtint du roi la faveur d ' en garder l ' usufruit pour elle et pour ses filles. Mais deux ans après, lorsque Henri envisagea de se marier avec Mademoiselle de Longueville, il revendiqua les biens que l a maison de Nemours avait en France. Une querelle avec sa belle-soeur au sujet du duché de Nemours commença alors et déboucha sur