La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 25 un procès '2• Toutefois, la donation faite à ses nièces était formelle et il ne fut duc de Nemours qu'à titre honorifique. Ayant dû renoncer à ses bénéfices ecclésiastiques, il se trouva donc rédu i t aux vingt mille écus tirés de son apanage de Savoie33• Pour son mariage avec Mademoiselle de Longueville, i l demandait à pouvoir asseoir le douaire en hypothéquant cet apanage, qui faisait partie du duché de Savoie. Le contrat de mariage de son père, le duc Henri 1 de Nemours prévoyait effectivement les mêmes conditions contenues dans les articles de mariage de Henri li avec Mademoiselle de Longuevi lle: en cas de prédécès du mari , l ' épousée recevrait un douaire de vingt mille livres de rente, plus le droit d' habiter au château d' Annecy ainsi que trois cent mi l l e l ivres pour la constitution du douaire. Ces sommes devaient être assurées par des patentes du duc de Savoie permettant l'hypothèque des biens provenant de l 'apanage de Genevois14• Bien que dans les lettres patentes du duc Charles-Emmanuel J (ibid. , fasc. 7 ) , il soit dit explicitement qu' i l s' agissait d ' un procédé exceptionnel , Henri II réussit à obtenir de Charles-Emmanuel II les mêmes bénéfices. Mais c ' était bien peu de chose par rapp011 à la dot de la future épouse. En effet, le contrat de mariage du duc de Nemours et de Mademoiselle de Longueville prévoyait que celle-ci apporterait dans sa corbeille de mariage "les droits mobiliers et immobi liers qui luy appa11iennent, et luy sont échus par les successions de feu Madame la duchesse de Longuevi l le sa mere, de feu Monseigneur Louis de Bourbon son oncle, vivant comte de Soissons et de feu Madame Anne de Montaffié son ayeule, au jour de son deces veuve de tres haut et tres excellent prince Monseigneur Charles de Bourbon, comte " Dans la lettre 365 (n. 8 ) , Bailly mentionne un "grand procés" entre la duchesse et son beau-frère: à cette époque, par l 'expression 'grand procés' Bailly ne désigne probablement pas une action légale, mais un simple différend, que le duc de Nemours tenait à résoudre par un compromis, selon le vouloir de Madame Royale. Le véritable procès paraît commencer un peu plus tard: les Archives de l ' É tat de Turin conservent deux requêtes présentées au Parlement de Paris par Henri de Savoie pour régler les c lauses de ce compromis proposé à sa belle-soeur. datées du 1 8 février et du mois d'avril 1 656 (A.S.T., Corte, Princes de Genevois et de Nemours, Cat. I l . paquet 1 8, fasc.2) et l ' opposition d'Elisabeth de Vendôme, duchesse de Nemours à lenregistrement du contrat de mariage de son beau-frère avec Mademoiselle de Longueville au cas où il prenne la qualité de duc de Nemours (ibid., fasc. 5 ) . " Cf. Vicomte GREYFIE DE B ELLECOMBE, Les ducs de Nemours de l a Maison de Savoie, discours de réception à l Académie de Savoie, Chambéry, Imprimeries Réunies, 1 928, pp. 26-28. " Cf. A.S.T., Corte, Princes de Genevois et de Nemours. Cat. li, paquet 1 5, fasc. 2.
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