La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
278 Correspondance d 'A. Baillv - 1654-1655 ou des lettres. Elle n' estime aucunement la premiere. / (f" 7r) Elle dit, qu'elle se debite pour une puissante à la Cour, pour fort eclairée, et adroite, et qu ' elle n ' a aucun de ses [sic] advantages, mais bien qu ' el l e est fort dangereuse, et capable de nuire'>. Elle eleve sur l es nues; l a seconde, ne l ' excusant neantmoins de l a fine galanterie, et elle ne trouve aucun defaut / (f07v) dans l a derniere. Celle c i , u n jour devant mon depart, luy envoi a des vers burlesques des braves de la Cour, à Mademoiselle de Mancini, et de celle ci à ses heros, q u ' e l l e c aj o l l o i t for t sur l e u r c o urage , et l eu r mer i t e . En verité i l s estaient bien jo l i s e t osté quelque defaut d e l ' art / ( f0 8r) pardonable à une fil l e , e t italiene, i l s pouvaient passer pour bien faits. Je n ' en pûs j amais tirer aucune cop i e , que l que d i l i gence que j e fis , car e l l e ava i t ordre de l e s r ' envoier aussitost. Tout ce q ue ces galenteries me purent aprendre, fût, que cette niepce est fort / ( f08v ) galante,i subtile, e l evée, et mysterieuse.k Je veux dire , Madame, qu ' el l e pense à quelque chose de b i en haut, et que parlant à des braves, elle peut bien caj ol l er l e Roy des B raves '0• Le jour que je parti s, Madame de Chatillon devait arriver à Maubui sson, et l ' Abbesse fit / (f" 9r) les derniers efforts pour m' obliger à l ' attendre, et à la voir, me flattant qu'elle voulait que je fisse habitude avec elle, et qu' elle me serait utile pour vous rendre des services plus efficaces, et plus agreables, mais l ' engagement que j ' avais aux Filles de Sainte Maiie de Chai llot" pour le sermon de demain / (f0 9v) ne me permit pas d ' avoir cette satisfaction . J ' aime bien mieux l ier avec la Palatine, pour decouvrir les secrets de son épouser par le roi Charles II d 'Angleterre. Après avoir trempé dans le complot contre Mazarin de 1 65 3 , et de nouveau exilée à Merlou, elle s 'engagea dans l ' affaire d' Hocquincourt, en essayant de le gagner à la cause de Condé, ce qui l ui valut quelques jours de prison. DBF, t. V III, col. 8 1 0- 1 1 . '' Nous transcrivons ici le jugement peu flatteur de Retz sur l a duchesse de Nemours: "[Elle] n'était pas ce qu'on appelle une grande beauté; mais elle en avait pourtant beaucoup ( . . . ). Mademoiselle de Vendome avoit trés peu d'esprit ( . . . ) et un sérieux qui n'était pas de sens, mais de langueur, avec un petit grain de hauteur; et cette sorte de sérieux cachait bien des défauts. Enfi n elle était aimable à tout prendre et en tout sens". Cf. CARDINAL DE RETZ, Mémoires, cit., p. 1 64. "' Le roi Louis XIV. " Pour le couvent des Filles de Sainte Marie de Chaillot, cf. gaz. 368. n. 1 . Bailly y devait prononcer un sermon à la présence de la Reine d'Angleterre. soeur de la duchesse Christine (à ce propos, on se reportera à la gaz. 386, f0 4r).
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