La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
292 Correspondance d 'A. BaiUv - 1654- 1655 Gazette 392 A.S .T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 4, n. 63/4 Destinataire : Lieu et date : Ane. Jdentif. : Support : la duchesse de Savoie Villeneuve-le-Roy, 24 septembre 1 655 200 Autres mentions : 2 bifeuillets, 1 70 x 222 mm (f0 4v blanc) f0 4v: "P. Bally. 14 septembre 1 655. 30" De Vil le-Neufve le Roy ce 24 septembre 1 655 Les souverains sont les images vivantes de l a divinité, nous leur rendons nos adorations, nous leur sacrifions nos biens, et nostre vie, et nous leur presentons nos louanges. Mais il y a cette difference entre toutes ces victimes, que l a derniere est la plus difficile à l eur immoler. On peut leur offrir sa vie, et ses biens sans encourir aucun blasme, mais on ne peut l eur doner des louanges sans se rendre suspect de flaterie." On leur doit l a vie, et les biens à cause que la \qualité/h qui les rend dignes de ces presents est l ' image de Dieu, qu' il s portent tant qu' ils ont la courone sur la / (f° 1 v) teste, mais pour meriter des l ouanges, ce n 'est pas assez d ' avoir le diademe, i l faut avoir toute l a bonté de Dieu, e t cette vertu se rencontrant rarement sur les trosnes, il y a presque tousjours peril à louer les grands. Ce danger, Madame, ne se rencontre point dans l es eloges qu' on fait à V.A.R. . Elle reunit admirablement en elle la souveraineté, et la bonté, et si en qualité de son sujet je suis obligé de luy faire un sacrifice de ma vie, les royales bontés qu' elle me respand presque avec profusion, m' obligent à la louër perpetuel l ement. / ( f0 2r) J ' ay leu mi l l e foi s , Madame, l ' obli geante l ettre que l e dern ier ordinaire m ' a aporté de vostre part1 , et quoique les ravissantes choses que je vois dans ce beau lieu, d ' où je vous escris, soient capables de charmer mes yeux, et mon esprit, ceux qui m ' y ont amené sont temoins que vos pretieux caracteres y font toute l ' occupation de mes sens, et de mon ame, et ignorant le sujet de mes transports (car il est bon, dit le saint Esprit, de cacher le secret du Roy) ils croient que la lettre qu' il s" voient entre / (f0 2v) mes 1 La lettre de Madame Royal e à Bailly n'a pas été retrouvée.
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