La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

294 Correspondance d 'A. Baillv - 1654- 1 655 de politique, ou plus de charité que d' amour. Au moins c ' est le bruit commun, qu'il veut plaire à un home8, essaiant de plaire à une fille. Il est vray qu ' on peut prendre le change, et que lAmour fourbe les plus fins. Du mesme lieu. Que tandis que Silvie channera, ou veritablement / (f' 3v) ou apparemment, Amyntas, on ne la mariera point,' que celuy qui a tout pouvoir sur elle9 s ' en servira autant qu'il pourra, pour ses propres interests, et que sa soeur10 pouIToit bien epouser celuy à qui il semblait, corne j ' ay escrit à V.AR ., qu' on destinait Silvie. On dit qu' un des motifs du voyage de Son Eminence à La Fere, est pour faire voir à tout le monde qu'elle n' assiege point le Roy, et qu' elle est tres asseurée de sa constante bonté. Et les plus fins adjoutent que ce Ministre tres adroit veut donner occasion aux libres de la Cour de parler, durant son absence, et de conoistre ainsy à son retour, ceux à qui il peut se fier. J ' eus l ' honeur de voir les deux Reines" devant que partir. En verité on leur donnera i t v i ngt ans de p l u s qu ' à V. A.R. et je le d i s hautement. M . de S. Fricque vient de m' escrire qu ' il a esté par ordre de Monsieur à St. Fargeau, et qu' il me dira bien des choses sur sa commission 1 2• " +La raison est+; • +dignité+; ' +me+; " +soit+; ' +ce+; ' dessein sur dessin; ' lacune matérielle dans le ms.; " V.A.R. sur M; ; +et+. ' Au cardinal Mazarin. • Le Cardinal. "' Il s ' ag irait de Maria Mancini, soeur aînée d ' Ol impia. En octobre 1 655, on parlait effectivement de l a possibilité que cette nièce de Mazarin épouse le fils du maréchal de La Meilleraye (cf. L. PEREY, op. cir., p. 42). " Avec cette expression, Bailly désigne Anne d' Autriche, reine de France et Henriette d'Angleterre, soeur de Madame Royale, qui se trouvait en exile en France. La Reine avait alors cinquante-quatre ans, tandis que la duchesse Christine, née en 1 606, en avait quarante­ neuf et sa soeur Henriette quarante-six. " Aucune lettre du baron de Sainte Fricque ne nous a été conservée pour cette période.

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