La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 396 Gazette 396 A.S .T., Lettere Ministri - Francia, m. 62, fasc. 4, n . 66/4 Destinataire : Lieu et date : Ane. ldentif : Support : Autres mentions : la duchesse de Savoie Paris, 1 2 novembre 1 655 203 2 bifeuillets, 1 60 x 2 1 0 mm (ff. 3v, 4v blancs) f0 l r : "P. Bal ly. 26." De Paris ce 1 2. novembre 1 655 303 I l n ' apartient qu' à V.A.R., Madame, de dire les choses dans les plus jolis, et plus naturels termes du monde, car se peut-il rien dire de plus naturel, que de prendre la peine de m ' écrire que l ' Ep[ousée] est tousjours la mesme, ni de plus joli, que d' adjouter, que sa prudence paroist à ses cheveux 1 , et que cette vertu ne veut pas mesme se produire par là en la persone de V.A.R.? Elle n ' a garde, Madame, de faire cette faute, la prudence ne peut pas estre folie, et certes elle seroit foll e de quitter le trosne que vous l uy avés elevé avec tant de gloire, dans vostre incomparable esprit, pour s' aller loger dans des cheveux / (f0 l v) qui ne sont que des excrements, et qu' un coup de ciseau peut couper, et mettre ainsi la prudence qui y seroit attachée, à neant. Par cette raison, Madame, la prudence dont vous me faites l 'honeur de \me/ parler est en tres grand danger, et vous <levés remercier la nature de n ' avoir point attiré vostre sagesse sur vostre teste par l ' eclat d' une couleur ' Nous n'avons pas retrouvé la lettre de Madame Royale que Bailly cite ici, et qui aurait permis de mieux comprendre le sens des allusions à la princesse de Carignan. Bai l ly fait peut-être allusion aux réactions de la princesse de Carignan à la nouvelle de la défaite de Pavie, où son mari avait essuyé un grave échec, mais aussi à la question de la princesse Louise, que Madame de Carignan empêchait de partir pour !'Allemagne avec son mari, le prince de Baden. Celui-ci avait envisagé de se rendre à la cour de Savoie, probablement pour demander l ' intervention de la duchesse dans son différend avec la princesse de Carignan; en effet, Madame Royale félicitait l 'abbé Amoretti d' avoir réussi à le dissuader d'exécuter son projet (cf. A.S.T., Corte, Lettere Ministri - Francia, m. 59, fasc. 1 - Registra Lettere della Corte, pp. 1 468-69). Vers la moitié du mois d'octobre la princesse de Carignan et le prince Eugène partirent pour Turin, ayant reçu la nouvelle que le prince Thomas était malade; à l'époque de la rédaction de cette lettre, ils devaient donc se trouver à la cour de Savoie.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=