La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 396 305 Perone, qu ' i l promet de quitter moienant bien de l ' argent, qu ' il demande un brevet de duc, de cheval ier d ' honeur de la Reyne future , et le" commandement d' une armée cette procheine campagne. Le Roy a esté ici trois jours4• Des qu' i l fût arrivé, aprés avoir donné mille marques de tendresses à l a Reyne, i l se r' enferma dans son cabinet, et y dança avec Monsieur / (f0 3r) le duc d' Anjou, et l a demoiselle Mancini. On dit qu' i l a fai t ce voyage, les uns pour ne pas estre en Picardie devant le traité de M. le marquis d' Hoquincour, ce Mareschal l ' aiant ainsi desiré pour paroistre moins coupable, d' autres pour une fi lle de la Reyne fort belle, qu ' on croit qu' il aime, mais on estime que son voyage n ' a esté que pour voir la Reyne, qu' il honore, et aime tres fortement. Monsieur le Grand Maistre' est gueri, et va au p l u stost epouser Mademoisell e Manchini6, qui n' est point si aimée du Roy qu ' on a crù, et je le sçay de bonne part. Voi l a tout ce que je sçay. / (f0 4r) J ' oubliais de dire à V.A.R. que Madame de Saint Martin qui est auprés de M[ adame] l a P[rincesse] de Carignan a escrit ici à une persane qui est fort confidente de la Reyne des miracles de V.A.R. et des perfections de corps, et d' esprit de Madame la princesse Marguerite. Cela luy sera utile, et l ' abbé Ondedey ne hait pas cette dame7• Elle est fort spirituelle, bonne, vertueuse, et qui n ' a pas sa prudence aux cheveux. Elle me veut autant de bien que l ' Ep[ousée] me veut du mal. ' le sur de. ' En effet, le Roi était revenu à Paris de Compiègne, où il avait séjourné du 4 au 9 novembre et entre le 10 et le 1 2 i l était resté dans la Capitale. Le 1 2, i l était reparti pour Compiègne. c. LEYANTAL. op. cit., p. 60. ' Armand-Charles de la Porte, Grand-Maître de l'artillerie, fils du maréchal de La Meilleraye. • Bailly s'étend encore sur la question des mariages, qui semble bien être son plus grand souci au cours des derniers mois de 1 655; pour le mariage de La Meilleraye avec Marie Mancini, nièce de Mazarin, cf. gaz. 392, n. LO. ' Déjà en 1648 (Corr. 1, lettre 67 ) Bailly écrivait à la duchesse Christine que l ' abbé Ondedei avait un faible pour Mme de Saint Martin et qu' i l ne rendait visite à la princesse de Ca1ignan que pour voir cette dame. Mme de Saint Martin avait quitté son mari , qui était vr aisemblablement référendaire et 'uditore della casa' de Thomas de Carignan ( i vi. p. 248, n. 1 4).

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