La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazerre 398 3 1 1 La paix d' entre cette courone, et \la Republique/" d'Angleterre a eté publiée ici avec grande solennité. Il y a l igue offencive, et deffencive, Cromuel doit fournir la campagne proscheine une flotte pour soutenir par mer les progrés que l ' on pense que nostre armée fera en Flandres. Ce Protecteur en aura sa bonne part'. On' prepareJ trois grands armements, l ' un pour la Flandre6, le second pour le Milanés7, et le 3' pour le Royaume de Naples. / (f0 4r) On dit qu' i l y a grande division dans la famille du duc de Baviere8, que ce Prince est fort fantasque, que la Douairiere sa mere en est mal traitée, aussi bien que Madame la Duchesse son epouse, et que sans la prudence de V.A.R. le mal serait infiniment plus grand. Une persane de condition vient de me le dire, et que sans l ' Empereur qui a prié la Duchesse douairiere de demeurer auprés du Duc son fil s , elle en serait desj a partie pour retourner à Vienne. { Le bruit } ' du bref qu ' on pretendoit avoir esté envoi é / (f0 4v) par Je Pape ' En effet, après bien des hésitations de la part de Cromwell, le 3 novembre la France et l 'AngleteITe avaient signé le traité de Westminster, qui se constituait de vingt-huit articles plus un article secret, par lesquels la pai x et la liberté de commerce étaient garanties, tandis que toute aide militaire aux peuples ennemis et aux sujets rebelles était interdite. La p i raterie, les représailles et tous les droits contraires au l ibre commerce étaient également bannis. Par ce traité donc, l a France pouvait concentrer toutes ses forces militaires contre l 'Espagne, ce qui amena la plupart des esprits à approuver la poli t ique de Mazarin ; toutefois des critiques ne manquèrent pas de souligner q u ' e n acceptant l ' article secret interdisant de donner asile aux réfugiés politiques, la France avait en réalité sacrifié à un régicide les obligations de la maison royale française envers les monarques angla.is. '' Après la tentative de trahison du maréchal d'Hocquincou11, l 'armée du Prince de Condé, qui s 'était avancée j usqu' à quelques lieues de Péronne et de Cambrai , se retira vers l a Sambre. Le Prince n ' attaqua ni Condé, n i Saint-Guillain, contrairement à ce que l ' on avai t i maginé. L' armée du roi prit donc ses quartiers d' hiver sans combattre p l u s longtemps. ' Mazarin écrivait au duc de Vendôme au mois de novembre afin de lui communiquer de teni r deux vaisseaux armés pendant l ' hiver, pour l ' Italie ou pour la Catalogne. (Lettres du cardinal Mazarin ( . . . ), cit. , t . VII, p . 1 20). Ma i s encore un e foi s , aucune batai l l e importante n 'eut l ieu a u cours du mois d e décembre 1 655 ni à Naples, ni dans l e nord de l ' Italie. ' Bai l ly revient ici sur la question des rapports entre le duc de Bavière et Adélaïde de Savoie, sa femme; sur cette affaire, on pouITa se reporter à la lettre 395.
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