La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
3 1 6 Correspondance d 'A. Bailly - 1654 - 1655 I l adjouta qu ' i l avoit tant de passion de voir / (f0 2r) V.AR . et de luy faire la reverence, qu ' i l meditoit de faire luy mesme le voyage, et d ' al ler en persone demander l ' agrément de son mariage à V.A.R. et faire l ' homage à Monseigneur des terres de son apanage, mai s à peti t tra i n , et comme i ncognito, sçavoir avec deux pages, trois gentils homes, son intendant, et un secretaire, et tous en poste. Je luy representey que V.A.R. n ' estoit point à Thurin, à cause de l a petite verolle', que le temps estoit tres mauvais, et que son mal pourroit s' augmenter, et qu' enfin il pouIToit tousjours et plus commodement, et plus pompeusement s' aquiter de ce devoir en un autre temps. / ( f0 2v) Il me fit l ' honeur de me dire en suitte les avantages qu ' i l reçoit de c e mariage. Mademoiselle de Longue-Ville luy porte d ' un chef, cent mille livres de rente qu'elle a herité de feu Madame la Comtesse, et de Monsieur le Comte'. L'on compte entre ses terres Dammartin, Dreux, et la comté de Clermont. En second lieu Monsieur de Longue-Ville luy donne un million pour tout ce qu' elle peut esperer de Madame sa mere, et de l a succession paternelle, et cette somme rendra cinquante mille escus de rente. Troisiesmement elle a la moitié de l ' hostel de Soissons, qui est estimée cinq cent mille l ivres, tout l 'hôtel valant un million. Quatriesmement elle a pour / (f0 3r) trois cent mille escus de meubles, et enfin l a moitié de Bagnolet. Voi la, Madame, quatre millions et demy4. Pour M. de Nemours à present de son chef, il n ' a que ce 1 En effet au mois de novembre 1 655, à cause de cette épidémie de vérole, la cour avait décidé de s ' éloigner de Turin . À plusieurs reprises dans ses l ettres à l ' abbé Amoretti, Madame Royale fit allusion au fait que l a cour séjournait alors aux châteaux de Moncalieri et de Rivoli . Ce fut cette épidémie de vérole qui causa la mort, au début de janvier 1 656, de Joseph-Emmanuel de Carignan, fils du prince Thomas. ' Ce sont le comte et la comtesse de Soissons. grands-parents de Mademoisel l e de Longueville. 4 Le contrat de mariage du duc de Nemours et de Mademoisel le de Longueville prévoyait que celle-ci soit "mariée avec les droits mobil iers et immobil i ers qui luy appartiennent, et luy sont échus par les successions de feu Madame la duchesse de Longueville sa mere, de feu Mon seigneur Louis de Bourbon son oncle, v ivant comte de Soissons et de feu Madame Anne de Montaffié son ayeule, au jour de son decés veuve de tres haut et tres excellent prince Monseigneur Charles de Bourbon, comte de Soissons". L' i nventaire de ces biens montait à 574. 8 1 2 1 ivres. Quant à la partie de l ' héritage de la comtesse de Soissons qui était encore en commun entre Mademoiselle de Longuevi lle et la princesse de Carignan, elle montait à 24.40 l livres, plus 599 .2 1 3 l ivres en terres. D' autres 472. 1 0 1 l ivres correspondaient à des sommes qui "luy sont deues en son particulier, que pour
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=