La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
322 Correspondance d 'A. Baill_v - 1 654- 1655 là et qu'elle n 'auroit pas esté une brü comode, ce fut son mot. Elle devient tres avare et elle adjouta qu' elle aura tousjours ses humeurs et ne les quittera j amais, ce furent encore ses propres paroles, et qu'elle mourrait fille. / ( f0 Sv ) Mons ieur de Marro l l es 10 est icy qu i e leve sans cesse l es incomparables bontés e t perfections de V.A.R. en tous lieux. Je luy rendis hier visite et l e remerciay de la j ustice qu ' il faisait à nostre souveraine. Il me dit qu ' i l ne retournerait en Piemont qu' aprés l ' hyver. I l est fort bien aparenté et aimé à Paris. On a mandé Monsieur de Maisons 1 1 pres ident au mortier e t j ad i s surintendant. On croit que l 'on le veut cajoller, e t luy promettre l ' exercice de sa charge au Parlement, moyennant qu' il donne sa fille12, tres riche, en mariage au marquis de Vardes et se deface / (f0 6r) en sa faveur de son gouvernement du chateau de Saint Germain en Laye. Ce jeune seigneur va faire une haute fortune, i l est fort prudent et pieux. Ces jours passés son courage l ' emporta neantmoins sur sa conscience et le fit aller avec Monsieur son frere1 3 (que monsieur de Bordenave appelle l' Alexandre de la cour) au bois de Bologne pour se battre contre le j eune Vil lequier14, qui l ' avait fait apeler, mais cetui-ci ne s ' y trouva point. Les Mareschaux de France les ont depuis accommodés et mi s d ' accord. / (f0 6v) V.A . R . ne sçauroit croire comme ce sage et vaillant est à elle et ce qu ' il dit en toutes occasions des obligations que la France vous a et de vostre admirable conduite. Monsieur Sansoz m' a escrit que l 'Auvergnat qui pretendoit s'eriger en favori de S .A.R . " a receu commandement de se retirer. S ' il avoit autant de plomb dans sa teste que le Marquis dont je parle en a dans la siene, il ne seroit pas dans ce desordre. Il y a longtemps qu' on parle icy de l ' accomodement de '" François de Mesmes, seigneur de Marolles; il combattait dans le Piémont déjà à l ' époque de Charles-Emmanuel 1. En 1 655, i l avait été envoyé dans les vallées vaudoi ses lors des Pâques Piémontaises. Cf. L. PR OV A N A Dl COLLEGNO, Le tre Marolles, dans Miscellanea di studi storici in <more di Antonio Manno, Torino, OPES, 1 9 1 2, pp. 35 l -390. 1 1 René de Longueil, marquis de Maisons (mort en 1 677), était gouverneur du château de Saint-Germain-en-Laye (cf. Con: I, p. 259, n. 6). " Marie-Renée de Longueui l, fille du président de Maisons, épousa le marquis de Soyecourt en 1 656, tandis que Marie-Marguerite fut religieuse à Port-Royal (Dier. Nobl., t. XII, p. 301 ). t.' Antoine du Bec-Crespin, comte de Moret. L. MORÉRI, op. cit., t. II, p. 288. " Louis-Mar ie-Victor d ' Aumont, marqu i s de Vil lequier ( 1 632- 1 704), cf. Corr. IV, p. 205, n . 2 . " Nous n 'avons pas identifié le personnage auquel Bailly fait allusion ici.
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