La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
36 Correspondance d'A. Bailly - 1 654- 1655 qu ' on luy a fai t comprendre que ce / (f02r) logement seroit commode, et advantageux au Piemont pour faire vendre les denrées au peuple, et pour empescher l ' irruption de l ' armée espagnole dans le Piemont�. Comme \celuy qui est partie formelle de cet étranger à qui vous donnés 3 .m ! [ivres] t [ournois] de pension5 est/" sans contredit partial pour V.A.R., c ' est celuy que j ' ay le plus consulté. Je fus donc hier bien deux heures avec l uy, un rume luy aiant fait tenir la chambre quelques jours. Il me dit d' abord que M. l ' ambassadeur d' Aglié6 l ' avait veu le jour precedent, et insisté avec grande chaleur, qu ' i l obli geat V. A.R. de representer dans le Consei l " Bailly fait allusion i c i à la question du cantonnement des troupes françaises dans l e Piémont, q u i occupa l a diplomatie savoyarde du mois d e novembre 1 653 jusqu'en février 1 654; alors que l'armée française comptait se cantonner près de Turin aux dépens du duché. Madame Royale refusa catégoriquement. malgré les promesses de la cour de France pour une contribution financière aux dépenses pour les quartiers. Le refus de la duchesse Christine provoqua d' abord une réaction véhémente et irrespectueuse de la part du maréchal de Grancey (cf. gaz. 333, n. 5), commandant des troupes de Sa Majesté en Italie: ce général en arriva à menacer de prendre le cantonnement par force. Malgré les lettres d ' Anne d'Autriche et de Mazarin et l 'entremise du prince Thomas, Madame Royale ne céda point, ce qui poussa Grancey, avec le consentement de l ' ambassadeur de France Ennemond Servient et la connivence de Nicolas Charpy de Sainte-Croix (cf. bill. 336, n.2J, à mettre en pratique ses menaces: en effet. les Français essayèrent de se cantonner par force à San Sebastiano da Po, à l 'est de Turin . Sur cette question, cf. notre Introduction. pp. 1 2- 1 3 et La Correspondance d 'A lberr Bailly, vol. IV, années 1 652 - 1653 publiée sous la direction de G. Mombello. Introduction, transcription, commentaire phi lologique et hi storique par G. PurrERO, Aoste, Académie Saint-Anselme. 200 1 (" É crits d ' hi stoire. de l ittérature et d'art", 4), (dorénavant. Corr. TV), pp. 333-34, note 6. ainsi que les lettres 333. 335. 337. 339 dans le présent volume. ' La suite de cette lettre nous permet d' identifier ce personnage avec le chancelier Pierre Séguier ( 1 588- 1 672), avec lequel Bailly avait des rapports assez étroits. Sur ce personnage, cf. entre autres D. RICHET. Carrière et . fortune du chancelier Séguier, dans De la Réforme à la Révolution: études sur la France moderne, Paris, Aubier. 1 99 1 , pp. 307- 1 6. Dans le duché de Savoie, la charge de grand chancelier était occupée par Carlo Filippo Morozzo ( 1 586- 1 66 1 ); cf. A. MANNO, Il patriz.iato subalpino, Firenze, Stablilimento G. Civelli, 1 895- 1 906, 2 vols imprimés et 29 dactylographiés, t. 1 8, pp. 439-39; G. GALLI DELLA LOGGIA. Cariche del Piemonte e Paesi uniti colla serie coronologica delle persone che le lwnno occupate ed aitre notizie di nuda istoria dalla. fine del secolo decimo sino al dicembre 1 789 con qualche aggiunta anche al tempo posteriore, Torino, Derossi, 1 789- 1 820. 3 vols. t. I, pp. 56-57; C. Rosso, art. cit. . p. 35 et passim. " Jean-François Saint-Martin d' Aglié ( 1 605 - 1 678); cet abbé. frère du favori de la duchesse Christine, fut ambassadeur de Savoie à Paris de 1 65 1 au mois de juillet 1 655: il fut substitué par Girolamo della Rovcre, qui fut nommé ambassadeur au mois de mars 1 655. Cf. Con: III, p. 69, n. 5 .
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