La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 333 47 p i ller le Pie[mont]. Les uns disent qu'on veut avoir cette armée preste pour quelque dessein qu'on a sur le Royaume de Naples, les autres pour attaquer de bonne heure le Milanés, mais le plus asseuré est, qu' on s ' est obligé de faire hyverner les trouppes hors du Royaumeh / (f02r) moienant des sommes considerables que les provinces ont fournies pour cet effet". Madame Servient vient de m' envoier tout à l ' heure cette l ettre6, et Rouers7 qui me 1 ' a aportée m' a dit qu'elle ne fait que pleurer. Je ne doubte point car effectivement je l ' ay tousjours reconue fort passionée pour les i nterests de V.A.R. . Monsieur l e Chancelier m' a dit que Mademoiselle fait l a cour à M . l e sang pour pouvoir vous destromper des mauvaisses impressions que l 'on a voulu donner de moy. Cela feroit deux grands effects, Madame, puis que l 'on empescheroit à V.A.R. beaucoup de chagrin contre moy. et l 'autre, elle demeureroit dans la j ustice qu'elle doit rendre à ma personne, qui ne peut jamais manquer de respect auprés d'elle ( . . . )" (A.S.T., Corte, Le11ere Particolari - G , m. 41 , fasc. Grancey, lett. [20], f0 l ). Les lettres du maréchal envoyées à la cour de Turin entre 1 653 et l 654 ont été transcrites dans un mémoire inédit par P. LAFIOSCA, lettere inedite di Jacques Rouxel de Médavi, conte di Grancey ( 1 653- 1 654), Mémoire Università di Torino, Facoltà di Scienze Poli tiche, a.a. 1 999-2000. Pour des renseignements sur la vie du maréchal, cf. PÈRE A. ANSELME, Histoire généalogique de la maison royale, Paris, Osmont, l 7 1 2, 2 vols . , t. II, p . 790; C . PINARD, Chronologie historique-militaire, contenant l 'histoire de la création de toutes les charges, dignités et grades militaires supérieurs ( . . . ), Paris, C. Herissant, 1 760, 8 vols, t. II, pp. 589-594 et t. IV, p. 36. 6 La lettre de Madame Servient à Bailly n ' a pas été retrouvée. ' Nous ignorons à qui Bailly fait allusion; il est évident que ce nom ne peut pas conespondre à Federico Roero di Montegrosso, barnabite ( Paolo Vincenzo en rel igion), évêque d' Ast, cité dans Corr. l, p. l 94, n. 1 5 . Il nous semble également peu vraisemblable que ce personnage corresponde au valet de chambre de Mazarin , nommé Roverini (cf. M.-M. LAURAIN-PORTEMER, Une têre à gouverner quatre empires, Paris, chez l 'auteur, 1 997, pp. 463, 739-4 1 ) et d'autre part, nous n' avons trouvé aucune mention, parmi les attachés de l 'ambassade de Savoie à Paris, de ce nom. li pourrait s'agir de François Rouer, comte de Saint-Sévérin et baron de Bressieu, mort en 1 657, capitaine des archers de la garde du corps de Charles-Emmanuel 11 (cf. Corr. 1, p. 90, n. 1 5). ' Anne-Marie-Louise de Bourbon, duchesse de Montpensier, demoiselle d'Orléans (dite la Grande Mademoiselle, 1 627- 1 693), fille aînée de Gaston d' Orléans. Depuis le retour de Mazarin de son exile, elle se trouvait à Saint-Fargeau, qui faisait partie de ses propriétés et où elle résidait depuis 1 652, au lendemain du retour du Roi à Paris . En effet. i nv i tée à abandonner les Tuileries et repoussée par son père, qui refusa qu ·elle l'accompagnât dans son exile à Bloi s , elle s ' installa pour quelque temps à Pont-sur-Seine, auprès de Mme Bouthillier, puis elle décida d'occuper le vieux château fort situé à mi-chemin entre Paris
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