La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

52 Correspondance d 'A. Bai/IY - 1654-1655 (f°2v) Il y a deux jours que M . de Longue-Ville est à Paris1x. On l ' y a fait venir pour l e mariage de Monsieur le prince de Cont i 1 ', avec la n iepce de Son Eminence20 et on luy fait grand visage, et grande chere; on dit que par ce mariage on laisse une p01te ouverte à M. le prince de Condé21 pour revenir inédites de Marguerile de Lorraine duchesse d 'Orléans. I ntroduction, notes et index de M. CuÉNIN, Paris, Mercure de France, 1 990). Sur la question de son mariage avec Henri de Savoie, cf. Introduction, pp. 22-26. Cf. Corr. I l , p. 209, n. 2 et passim; Corr. l l l , p . 84, n. 52 et passim; Corr. IV, p. 35, n. 20 et passim. 1' Depuis 1 65 l , année où il recouvra la l iberté après l ' arrestation causée par ses activités frondistes, le duc de Longueville s'était retiré dans son gouvernement de Normandie. La Muze Historique de Loret ne fait pas mention de l ' arrivée du duc à Paris; par contre, le manuscrit f.fr . 5844 de la Bibliothèque Nationale de France, qui conserve des nouvelles à la main pour les années qui nous concernent. s itue l'arrivée du duc de Longueville à Paris au début de février, et son départ quelques jours après (ff. 28, 22 1 ). 1" Armand de Bourbon. prince de Conti ( 1 629- 1 666). Le cardinal Mazarin écrivait, le 1 5 janvier 1 654 ( Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère, éd. A . CHÉRUEL [et G. o'AvENEL], Paris. Imprimerie Nationale, 1 872- 1 906. 9 vols, t. VI, p. 1 1 6. lett. LXXXIV) : "M. le prince de Conty poursuit toujours d'entrer e n mon alliance, e t comme le Roy e t la Reine estiment cela à propos par beaucoup de raisons, je puis dire que cela se fera." Selon les mémoires de Montglat (Mémoires de Montglat, Paris, Librairie de Féchoz et Letouzey, 1 88 1 ("Nouvelle collection de mémoires relatifs à !'Histoire de France par MM. Michaud et Poujoulat", 29), p. 297 ), Conti partit de Pézenas, près de Lyon, où il s'était réfugié après la capitulation de Bordeaux. pour se rendre à la cour. afin d'obtenir son accommodement (La Muze Historique (. . . ), cit. , t. I, p. 452); il arriva à Paris le 1 6 février. Son mariage avec Anne-Marie Martinozzi, nièce de Mazarin, fut célébré le 22 février 1 654. après la cérémonie des fiançailles qui avait eu lieu à Compiègne le jour précédent. Par ce mariage. Conti rentrait clans la faveur de la cour et Mazarin espérait éviter de nouvelles séditions en Guyenne, en plus des avantages qui lui venaient du fait d' unir sa famille à celle d ' un prince du sang (Lettres du cardinal Mazarin. cit. , t. VL p. 72, n.2). Quant au contrat de mariage, Conti envisageait d'obtenir le gouvernement de Brouage et la dignité de connétable, ainsi que plusieurs bénéfices pour ses favoris; e n réalité, i l fut obligé de résigner ses bénéfices ecclésiastiques mais n ' obtint en échange que le gouvernement de Catalogne et une dot médiocre de son épouse. I l partit pour la Catalogne le 25 mai et obtint des succès considérables au cours de ! 'été 1 654. A. CHÉRUEL. Histoire de France sous le ministère de Mazarin ( 1 65 1 - 1661) , Paris, Hachette, 1 882, 2 vols. t. L pp. 69 et passim. 20 Anna Maria Martinozzi ( 1 640- 1 672) était la fille cadette de Margarita Mazarini, soeur du Cardinal, et de Geronimo Martinozzi. Sur ce personnage, cf. A. RENÉE, Les nièces de Mazarin. É tudes de moeurs et de caractère au XVII'· siècle, Paris, Didot, 1 856; J. H!LLAIRET, Les Mazarinettes ou les sept nièces de Mazarin, Paris, É ditions de Minuit, 1 976; R. ÜRESKO. The Marriages ofthe nieces ofCardinal Mazarin. Public Policy and Privute Strategy, dans Frankreich im Europiiischen Staatensvstem der Friihen Neuzeit, Sigmaringen, Jan Thorbecke Verlag, 1 995, pp. 1 09- 1 5 l . '1 Louis II de Bourbon, prince de Condé (cf. gaz. 332, n. 3 ); le mariage du prince de Conti est considéré par Lenet comme l 'un des événements défavorables à Condé qui se produisirent au