La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 334 53 en France22, et se reunir avec M. l e Cardi nal . On fonde cette opinion sur l ' impuissance de M. le prince de Conti à proteger, et à secourir efficacement M. le Cardinal dans un mal-heur, comme feroit M . le Prince son frere, et que la prudence de M. le Cardinal qui va bien loin donne la main par cette all iance à M. le Prince et le convie adroitement d' emploier M. son frere / (f0 3r) pour faire sa paix. D ' autres croient qu ' i l n ' a poin t cette pensée, conoi ssant comme i l fait l ' humeur inflexible du prince de Condé, et qu' i l n ' est pas homme à pardoner s i fac i lement. Monsieur le duc d' Orléans"-' ne demande que de vivre en repos à Blois, et les creatures que Son Eminence a auprés de luy, qui sont particulierement M . le mareschal d' Etampes2·i, et M. Goulas25, donnent à ce Cardinal le moien de l ' empescher de fronder, et de s' inquieter en luy inspirant de luy faire paier exactement ses entretenements, et ses pensions, ce qu'il fait avec grand soin. S.A.R."6 plaide tousjours avec Mademoisel le27, Madame / (f03v) la duchesse cours des premiers mois de 1 654. Le mémorialiste évoque la colère que la nouvelle provoqua chez le Prince. Cf. Mémoires de Pierre Lenet, procureur-général au Parlement de Dijon, (. . . ) par MM. CHAMPOLLION-FIGEAC ET A. CHAMPOLLION FILS, Paris, Féchoz et Letouzey, 1 88 1 ("Nouvelle collection de mémoires relatifs à !' Histoire de France". 26). p. 6 1 8. 22 Condé ne reviendra qu'après la bataille des Dunes. en 1 658: vaincu par Turenne, il obtint le pardon de Louis X I V pour le crime de lèse-majesté dont il avait été accusé lors de la Fronde des Princes seulement après la paix des Pyrénées. Toutefois. à cette époque-là on lui faisait comprendre que pru· l 'acceptation du mariage de son frère. le prince de Conti avec Anne-Marie Martinozzi. nièce de Mazarin, il pourrait se rétablir à la cour. Il était à Namur où il avait souffert d'une fièvre quai1e (ms. f.fr.5844. f" 2 1 2) et il ne consentit pas au mariage de Conti (ibid . . t'O 2 1 6 r): pour donner son assentiment, il demandait en effet que la mariée soit dotée des mêmes bénéfices qu'il aurait eus s'il avait épousé Mademoiselle de Chevreuse. D Le duc d'Orléans se trouvait à Blois et la Muze Historique (t. I , p. 450) annonce que le duc de Damville, qui avait été premier écuyer du duc d'Orléans, partit le 26 décembre 1 653 pour voir le duc de la part du Roi. En tout cas, il n ' assista pas au sacre de Louis XIV en juin, bien qu'il eût été pressenti (Mémoires du comte de Brienne, par MM. CHAMPOLLION­ FIGEAC et A. CHAMPOLLJON FILS, Paris, Féchoz et Letouzey, 1 88 1 ("Nouvelle collection de mémoires relatifs à ! ' H istoire de France", 37), p. 1 47). 24 Jacques d' Etampes, marquis de la Ferté-Imbault ( 1 590- 1 668). cf. Corr. I V, p. 50, n. 1 8 et passim. " Léonard Goulas, seigneur de la Mothe ( 1 594- 1 66 1 ), secrétaire des commandements de Gaston, cousin germain du mémorialiste Nicolas Goulas. Corr. IV. p. 1 08, n . l . 16 Le duc d'Orléans. 27 Anne-Marie-Louise de Bourbon, duchesse de Montpensier. dite la Grande Mademoiselle. Le procès auquel Bailly fait allusion ici concerne le compte de tutelle de Mademoiselle de

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