La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
54 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654- 1655 d'Orléans28 voulant autant qu'elle peut liquider la maison, et faire quelque chose pour ses enfans. Cela n' empesche pas pourtant la bonne intelligence entre le pere, et la fille. On a remarqué du changement dans sa maison, car elle a fai t defendre d ' y parler avec la l iberté qu ' on faisoit contre M . l e Cardinal, ce qu i marque l es soins qu ' elle aporte \pour/" faire sa pai x ; elle est Jasse de rouler comme elle fait, et pense tout de bon à un etablissement certain pour l ' avenir, et comme elle ne le peut esperer que de la Cour, cela fait qu'elle travaille à y revenir pour la rendre favorable à son dessein. V.A.R. comprend bien ce que je veux dire29• On tient pourtant qu'elle fait grimasse, et qu' elle n' aimera j amais M. le Cardinal / (f04r) ni tous ses adherents. Elle fulmine particulierement contre M. le P[rince] T[homas]3° de ce qu' i l a accepté la charge de Grand Maistre. On ne parle non plus à la Cour du marquis de Richelieu11 que s ' il estoit mort, et Madame de Beauvais)2 s ' épuise à fournir à son excessive depence, à laquelle Madame la duchesse d' Aiguillon33 ne contribue plus que moy, et est tousjours la mesme, et sans esperance qu'elle change. Le petit Monsieur Vertamond m ' est venu voir ce mattin bien affligé de se Montpensier; elle était représentée par la duchesse de Guise. tandis que Gaston d' Orléans était représenté par le chancelier de Choisy. Au mois de novembre 1 653, le duc d' Orléans avait envoyé à Saint-Fargeau un sergent, chargé de l u i remettre un acte j udiciaire à ce propos.( Mémoires de Madame de Motteville, nouvelle édition d' après le manuscrit de Conrart, avec des notes historiques ( . . . ) par F. RIAUX, Paris. Charpentier, 1 855, 4 vols, t. l , p. 322 sq.; A.-M.-L. de Bourbon, duchesse de MONTPENSIER, Mém . oires, cit., pp. 1 7 1 -sq.). " Marguerite de Lorraine ( 1 6 1 3- 1 672), deuxième femme de Gaston d' Orléans. Elle se trouvait à B lois, après avoir passé une période assez critique pour sa santé. " Il s'agit vraisemblablement du projet de mariage de Mademoiselle avec le duc de Savoie Charles-Emmanuel Il, dont il était question depuis quelques années déjà. '" Thomas-François de Savoie-Carignan ( 1 596- 1 656), beau-frère de la duchesse Christine. li allait être nommé Grand-Maître de France à la place de Condé: en effet, il reçut cette charge le 20 février 1 654 et il prêta serment le 22. C. PINARD, op. cit. , t. 1, p. 49 1 . '' Jean-Baptiste Amador de Yignerot du Plessis, marquis de Richelieu ( 1 632- 1 662), neveu de la duchesse d' Aiguillon (il était le fil s du frère de la duchesse, François de Vignerot, marquis de Pont-Courlay mort en 1 646); en 1 652 le marquis de R ichelieu avait épousé Anne-Jeanne-Baptiste de Beauvais contre le vouloir de sa tante. Après avoir été en Italie pour quelque temps, il était revenu en France en janvier 1 653. Corr. Il, p. 452, n. 2. '' Catherine-Henriette Sellier, dame de Beauvais ( 1 6 1 5- 1 690), première femme de chambre de la Reine. Corr: II, p. 3 1 l , n. 7 . . 1.1 Marie-Madeleine de Vignerot, marquise de Combalet, duchesse d' Aiguillon ( 1 604- 1 675), nièce du cardinal de Richelieu. Corr. Ill, lett. 2 1 3 n. 23.
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