La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 335 63 Piemont, et que vous ferés plaisir à M. le Cardinal dont i l va espouser la niepce"', par l ' estime che V.A.R. temoignera d ' en faire par cette demande, outre que les advantages seront grands pour l ' Estat. Il est l iberal, riche, bon, genereux, et estant si proche de Son Eminence i l ne luy manquera rien de tout ce qui pourra contribuer à sa gloire. M. le prince de Conti doit arriver demain en cette ville, et epouser en suitte la Martinossi 1 1 , qui est bien faite; M. le Chancelier l' appelle l ' Emerillonnée, tant elle est eveillée, et à l' erte. / (f03v ) Son Eminence dit qu' i l veut elever s i haut cet i l lustre nepveu, que sa gloire depassera celle du Prince de Condé; on dit qu ' i l ira commander l'exerça pas étant mort avant lui (cf. C. PINARD, op. cit .. t. Ill, p. 557). En 1 654, il avait été appelé par Mazarin à la tête de l'armée de Guyenne, mais en réalité .il ne se pressait pas de rejoindre son armée. Cf. CHÉRUEL, op. cit., t. IJ, p. 69. La nouvelle qu'il allait commander dans le Piémont est rapportée aussi par le gazetier du ms. f.fr . 5844, au f0 220 ( 14 février 1 654). En réalité, il alla commander l'armée de Catalogne sous les ordres du prince de Conti. "' Depuis plusieurs années, Mazarin souhaitait marier l' une de ses nièces avec le duc de Candale. Il avait d'abord pensé à Anne-Marie Martinozzi, mais celle-ci fut enfin destinée au prince de Conti , qu'elle épousa le 22 février 1 654. Le 1 6 février, Guy Patin (Lettres choisies defeu M. Guy Patin, docteur en Medecine ( . . . ), Rotterdam, Reinier Leers, 1 725, 5 vols, t. V, p. 253), écrivait à son con·espondant à propos du mariage d' une nièce avec M . de Candale: "on dit aussi que M . de Candale épousera une [nièce de Mazarin] avant la fin du Caresme"; le 20 mars, il revenait sur l' argument en donnant quelques précisions et des jugements plutôt aigres ("on parle fort des nôces des N ieces de !'Eminence, avec Messieurs de Candale et de la Meilleraye fils. et de celles des deux soeurs de l'Eminence avec d'autres grands seigneurs, qui veulent entrer dans le temple de la Fortune, et avoir leur part de pain benit de cette confrerie: mais pour vous dire la verité de toutes ces nouvelles, il faut que je vous dise comme un ancien Historien, 'je vous en ecris plus que je n'en crois'"). La nièce destinée au duc de Candale était, à cette époque, Laura Martinozzi ( 1 640- 1 68 7 ) (cf. J. HlLLAIRET. op. cit. , pp. 40-4 1 ), comme le dit Bail l y dans sa lettre du 20 mars (cf. gaz. 340, F 1 r); au mois de janvier, Mazarin écrivait effectivement que ce mariage "se fera[it]" (Lettres du Cardinal Mazarin (. .. ), cil. , t. VT, p. 1 1 3) . Mais en définitive, après plusieurs hésitations, le mariage n ' eut pas lieu et Candale mourut célibataire, tandis que Laura Martinozzi épousa le duc de Modène. " Comme nous l avons dit c i-dessus, le mariage entre le prince de Conti et Anne-Marie Martinozzi fut célébré le 22 février 1 654. Cf. CHÉRUEL, op. cit., t. II, p. 143. Madame de Motteville mentionne "la beauté et la modestie" de la future princesse de Conti, "qui lui avaient attiré ( . . . ) l ' honneur de l a preference rsur sa cousine, Oli mpia Mancini]" (cf. Mémoires de Madame deMotteville, Paris, Librairie de Féchoz et Letouzey, 1 88 1 ("Nouvelle collection de Mémoires relatifs à l ' histoire de France par MM. Michaud et Poujoulat", 24), p. 446) .

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