La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 338 73 d' en prendre connaissance dans son Consei l , ou de nommer ici des j uges, ou arbitres, comme Monsieur l' Ambassadeur ou autres , et qu i j ugent sommairement, et definitivement ce procés. Il fait, Madame, de grandes pleintes de cette belle soeur, et dit qu ' elle luy a esté si cruelle que de luy refuser un dés4, et une tapisse1;e de couleur des meubles / (f'2r) de la maison paternelle pour parer, et orner la sale de son hôtel' lorsqu ' il quitta le deuil, qu ' elle pretend aussi qu' il paie sa part de dix neuf cent mille livres dont elle dit que feu Monsieur de Nemours6 est mort oberé, et il prouvera, à ce qu' i l ass eure, qu' il ne devait, en tout, que s i x à sept cent mille l ivres, desquelles il offre de paier sa portion contingeante. Ainsi, Madame, les voi l à bien eloi gnés de compte, et fort avant dans les procés. Et on croit, que ces pauvres Princesses seront mal partagées des biens de la terre, si ce Prince a gain de cause, ce qu' il tient pour infaillible. Elles sont donc bien eloignées de toute la compassion de V.A.R. et des charitables soins qu' elle prend d' inspirer ses tendresses, et sa pitié à leur oncle. Son mariage7 ne s ' avance pas, et il commence à en desesperer, croiant tousjours, avec erreur, que la Cour / (f0 1 v) l ' empesche. S ' il y eut reussi il aurait demandé le commandement de l ' armée du Roy en Piemont. Et m' a 4 Le dais était u n meuble précieux servant de parade e t de titre d'honneur chez les princes et les ducs. Il était fait en forme de haut de lit et composé de trois pentes. d'un fonds et d'un dossier. Il était placé auprès de la cheminée dans les chambres de parade. FURETIÈRE, op. cit. , t. I, p. 394. 5 L' hôtel de Nemours se trouvait dans la rue de Savoie actuelle, tout près du Quai des Augustins et il s'étendait entre la rue Pavée et la rue des Grands-Augustins; c'était l ' ancien hôtel de Châtillon, démoli vers 1 672. G. TALLEMANT, op. cir .. t. II, p. 780; COM T E o'AucoURT, Les anciens hôtels de Paris, Paris, Henri Vaton libraire-éditeur, 1 880, p. 26. 6 Charles-Amédée de Savoie-Nemours, cf. gazette 334, n. 1 4. En effet, la duchesse de Nemours prétendait qu' au cas où son beau-frère obtiendrait le duché de Nemours par le partage des biens en France de celui-ci, i l serait tenu de participer au paiement des dettes de son frère, comme elle l 'écrivit à M.R. dans l'une de ses lettres. Cependant, elle affirmait que le titre de duc de Nemours ne lui revenait pas de droit, parce que quand dans le passé le duché était passé en héritage à un frère, c'était toujours parce que le défunt n'avait pas laissé d'enfants. Le problème, naturellement, était représenté par le fait que les enfants de la duc hesse de Nemours étaient des filles, tandis que le duché de Nemours n 'était transmissible qu'aux enfants mâles. 7 C'est-à-dire celui avec Mademoiselle de Longueville. À la date du 7 mars, le ms. f.fr . 5844 rapporte la nouvelle suivante: "Le duc d' Aumalle ne voyant plus de lieu pour faire reusir le sien [mariage] dans la recherche qu'il faisait de Mademoiselle de Longueville a j etté les yeux sur Mademoiselle de Guise." (f° 233r).

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