La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
6 Correspondance d 'A. Bailly - 1654- 1655 en équ i libre entre l a France et l a Savoie: nous évoquerons donc les événements essentiels de l ' histoire de ces deux Pays pour les années qui nous concernent, puis nous pointerons les feux sur quelques épi sodes particulièrement marquants dans le cadre des lettres et inégalement explorés par la critique. Il s ' agira en particul ier des différents mariages conclus ou recherchés à la cour de France et à celle de Turin. 1. Ùl France en 1654 et 1655 L' année 1 654 s ' ouvre sur une série d ' événements qu i purent faire croire à une pacification du royaume après tant d' années de troubles>. Le mariage du prince de Conti, frère de Condé, avec l ' une des n i èces de Mazarin (Anna Maria Martinozzi) en février marque bien l ' affermissement de la pu issance personnelle du Cardinal, qu i en plus réussit par son habileté notoire à obtenir tout l ' avantage de cette a l liance; en effet, l ' un des principaux frondeurs dut se contenter du gouvernement de l a Catalogne, alors que Son É minence reçut tous les bénéfices ecclésiastiques auxquels Je nouveau marié dut renoncer et ne dota sa nièce que d' une somme assez modeste. L' impression que cette alliance produisit sur l ' opinion publique ne fut pas moins vive que le procès intenté dès J e 1 9 janvier contre l e prince de Condé, accusé du crime de lèse maj esté. La condamnation à mort de ce grand Prince, qui n ' était plus à l ' époque qu' un général Espagnol , fut prononcée le 27 mars suivant et elle constitua une victoire importante du pouvoir royal, qui s' imposa solennellement lors du sacre de Loui s XIV. Cette cérémonie symbolique se déroula dans la cathédrale de Reims le 7 j ui n 1 654 et elle fut l ' acte officiel par lequel l ' au torité royale fut rétabl i e , même si l a participation d e la noblesse française fut somme toute assez faible (aucun des princes du sang ne fut présent) et que le peuple, censé donner son consentement à l ' intronisation, était absent. La présence du jeune monarque sur les champs de bataille pendant toute la campagne militaire de cette année et de l ' année s uivante fut un autre signe concret du rétab l issement du pouvoir royal. ' Pour l a rédaction de ce p aragraphe, nous nous sommes fondées surtout sur l'ouvrage d' A. CHÉRUEL, Histoire de France sous le ministère de Mazarin ( 1 65 1- 1661 ) , Paris, Hachette, 1 882, 2 vols, t. II.
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