La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
78 Correspondance d 'A. Bailly - 1654-1655 Gazette 339 A.S.T. , Lettere Ministri - Francia, m. 64, fasc . 4, n. 72/2 Destinataire : Lieu et date : Ane. Jdentif. : Support : Autres mentions : la duchesse de Savoie s.l.s.d. [Paris, vers le début du mois de mars 1 654] 1 209 2 bifeuillets, 1 75 x 238 mm / Madame Servient me v int voir ces jours passés, et aprés m' avoir entretenu quelque temps avec beaucoup de froideur, me dit, qu ' on luy avoit rendu mauvais offices auprés de V.A.R. avec beaucoup d' inj ustice, et qu' il estait étrange que lorsqu' elle faisait tous ses efforts pour vous servir utilement, on la faisait passer pour infidele dans l' esprit de V.A.R. les uns luy escrivant, et les autres luy disant qu ' elle faisait voir ses lettres à Son Eminence. Au mesme temps elle tira une lettre de Monsieur son mari, et me lût cet article: "Madame Royale a dit à Monsieur Ferron2 que l'Abbé Amoreti luy avoit raporté que Monsieur le Cardinal luy avoit dit que vous luy faisiés voir les lettres que cette Princesse vous écrivait de sa main ." Elle serra aussitost sa lettre, et aprés avoir fait plusieurs serments que cela estoit faux, elle me fit conoistre qu' elle croioit que j ' avois escrit la mesme chose, et adjouta qu'elle alloit tout de ce pas là faire des reproches à M. l' Amoreti. Pour ce qui me regardait, je luy repondis que je ne / (f'° 2r) faisois mauvais office à persone, et que sur le dessein qu ' e l l e avoit de se pleindre à l ' Abbé, je ne le l uy conseillais point, estant une maxime que l es pleintes que nous faisons à ceux que nous croions qui nous ont offencés, les blessent davantage et sont des remedes pires que le mal. J' essaiey, Madame, de la detourner de son dessein afinque M . l ' Amoreti ne sçeut pas ce discours, et n ' en fût pas ' La datation de cette lettre se fonde essentiellement sur l ' allusion à l ' arrivée à Paris de ! ' abbé Amoretti pour son deuxième séjour parisien en 1 654 (cf. note 6 ci-dessous). 2 Charles-Claude Le Ferron, mort en 1 658. En 1 632, il avait levé un régiment d' Infanterie et servi en Lorraine, puis il passa en Italie, où i l combattit de 1 636 à 1 645, avec une courte interruption en 1 642. Maître de camp en 1 645, il fut nommé commandant de la Cavalerie en Italie en 1 65 1 . Il combattit donc de nouveau dans le Piémont entre 1 653 et 1 657 (cf. C. PINARD, op. cil., t. 1V, p. 1 67). En 1 654, i l était gouverneur de la garnison française de la citadelle de Turin.
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